NI FAIT NI À FAIRE - Villipendée par une très large partie de sa famille politique, évincée des listes pour les élections régionales... mais toujours membre de Les Républicains. C'est la situation actuelle de Nadine Morano, en course pour la primaire de la droite et du centre de 2016. Ce qu'elle-même ne trouve pas tout à fait normal.
Invitée de BFMTV lundi 9 octobre, l'eurodéputée s'élève encore une fois contre le "procès" qui lui a été fait après ses propos sur la France, "pays de race blanche". Surtout, elle considère que la direction du parti a fait les choses à moitié :
"- Jean-Jacques Bourdin : Donc vous êtes toujours membre du parti...
- Nadine Morano : Ah bah pour l'instant on m'a pas mise dehors, ce qui est assez incohérent.
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Elle poursuit : "On m'a éjectée d'une liste non pas pour mon travail, parce qu'on m'a toujours dit que j'avais fait un excellent travail." Sous-entendu : si ses propos avaient été si scandaleux que cela, il fallait la virer, tout simplement. Manière de fustiger l'hypocrisie de son camp et un travail à moitié fait. Mais aussi, en creux, de démontrer qu'elle n'a pas vraiment commis de faute et que la sanction qui lui a été infligée relève surtout de l'affichage.
Après la polémique issue de ses propos à On n'est pas couché, elle avait en effet été privée de son investiture comme tête de liste départementale en Meurthe-et-Moselle, sous l'impulsion directe de Nicolas Sarkozy. Ce dernier a ensuite expliqué à plusieurs reprises que tant qu'il serait le patron, il ne "laisserait personne expliquer que la France est une race".
Mais Nadine Morano est toujours là, membre du parti - et non d'une "famille politique", comme elle tient à préciser :
"Moi je viens d'une famille politique - enfin d'un parti plutôt que d'une famille, parce que certains ne se sont pas comportés de manière très amicale à mon égard...
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Mais pour combien de temps encore ? Si elle semble sourde aux appels du pied venus de la droite de la droite (Nicolas Dupont-Aignan ou Robert Ménard lui ont fait signe, en vain), et si elle conteste toute idée de rapprochement avec le FN avec qui elle n'a "rien à voir", Nadine Morano joue la carte solo. Et ne rate jamais une occasion de parler de son micro-parti, le "Rassemblement pour le peuple de France". Comme ce 9 novembre, après seulement quelques secondes d'interview, sans qu'on lui ait rien demandé :
"- Jean-Jacques Bourdin : Nadine Morano, bonjour, députée européenne, toujours membre des Républicains.
- Nadine Morano : Oui, présidente du Rassemblement pour le peuple de France aussi, que j'ai créé et où j'ai beaucoup d'adhérents et ça progresse de jour en jour. Et je peux vous dire que comme on peut adhérer directement par internet sur le site, j'en suis très heureuse.
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