Moscovici vante sa discrétion: "Je crois plus au travail qu'à la mise en scène"

Publié à 18h03, le 30 décembre 2012 , Modifié à 18h03, le 30 décembre 2012

Moscovici vante sa discrétion: "Je crois plus au travail qu'à la mise en scène"
(Reuters)

"Pas si mal, pour un 'absent' !". C'est ainsi que se félicite Pierre Moscovici ce 30 décembre, à l'occasion de la troisième et dernière partie de ses "réflexions personnelles".

Le ministre de l'Economie et des Finances se raconte depuis quelques jours sur un blog habituellement consacré au relai de ses interviews dans les médias. Dans la première partie, il livrait un regard plus que satisfait sur la campagne de François Hollande (dont il était directeur). Cette fois-ci, il justifie sa réputation de ministre "silencieux" ... la meilleure des attitudes, selon lui :

Je lis ici ou là, comme un commode marronnier, que je serais silencieux ou peu visible. Il est vrai que je crois plus au travail qu’à la mise en scène, que j’évite les petites phrases ou les débats fracassants, sinon contre la droite.

Mais je trace ma route. Je parle plus aux Français que je ne parle de moi, et j’agis en conséquence.

"Mise en scène", "petites phrases" ... mais de qui Pierre Moscovici dresse-t-il le portrait en creux ? Difficile de ne pas y voir une référence au comportement bien plus médiatique de son collocataire de Bercy, Arnaud Montebourg.

Depuis que les deux ont été nommés au même ministère, les anedcotes racontant leur mésentente sont nombreuses. Tout a commencé en mai lors de la répartition des rôles, puis a continué avec un certain "agacement" de Pierre Moscovici face au zèle et à la turbulence de son collègue.

De mauvaises relations justement rappelées le 29 décembre par Libération, dans un article intitulé "Bercy a plus d'une discorde à son arche". Plusieurs anecdotes résumées dans ce paragraphe :

La personnalité opposée des deux hommes n’arrange rien. Le discret Moscovici, qui assume un style "à l’ancienne, centré sur la culture du résultat", ne supporte pas les tirades façon sniper de l’ex-avocat Montebourg, accusé de tirer la couverture médiatique à lui.

En face, on soupçonne Moscovici de ne pas accepter l’autonomie du MRP. "Il faut accepter que ce soit un ministère de plein exercice", dit un proche de Montebourg.

Dans son billet de blog de ce jour, Pierre Moscovici a donc décidé de vanter les mérites de sa discrétion, en opposition à la trop grande visibilité de certains de ses collègues. Et pour cela, il déroule une sorte de CV du parfait ministre de l'Economie :

Je suis le ministre le plus présent dans les réponses aux questions d’actualitéà l’Assemblée nationale [un décompte justement réalisé par ... Le Lab], je porte de nombreux textes devant le Parlement, et pas des moindres– les lois de finances, avec Jérôme Cahuzac, la loi organique sur les finances publiques, le contrat compétitivité emploi, la BPI, demain la réforme bancaire.

Je règle sans bruit des situations difficiles (...) et fais avancer des dossiers importants (...) Je vais sur le terrain, pour promouvoir le pacte de compétitivité, car je veux être le ministre des entreprises.

Je représente mon pays dans les négociations financières internationales et européennes.

 Avec tout de même un petit "peut mieux faire" :

Je peux bien sûr m'améliorer et notamment communiquer davantage, mais je resterai moi-même.

>> Pour retrouver l'intégralité des "réflexions personnelles" de Pierre Moscovici, c'est par ici.

Du rab sur le Lab

PlusPlus