Pour Estrosi, "la droite n'est jamais allée aussi loin" que Macron en matière d'immigration et d'asile

Publié à 09h40, le 03 janvier 2018 , Modifié à 12h18, le 03 janvier 2018

Pour Estrosi, "la droite n'est jamais allée aussi loin" que Macron en matière d'immigration et d'asile
Christian Estrosi © AFP

DROITE ++ - On savait déjà que la politique économique du gouvernement était plutôt de droite, en se basant sur l'analyse de certaines personnes pas spécialement connues pour être de dangereux gauchistes, comme Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Édouard Philippe ou Thierry Solère. Le même débat agite les esprits concernant la politique migratoire de l'exécutif, ce qui énerve profondément le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, qui en a "un peu marre de passer pour le facho de service".

Il faut dire qu'en attendant la nouvelle loi en la matière voulue par Emmanuel Macron, une circulaire validée par la place Beauvau et permettant de contrôler les populations accueillies dans les centres d'hébergement, notamment pour identifier les migrants, a suscité *quelques* critiques. Et le Premier ministre a beau expliquer qu'il ne s'agit pas de traquer les sans-papiers mais de "fluidifier le parcours de ceux qui ont vocation à obtenir le droit d'asile", la discussion n'est pas éteinte pour autant.

>> À relire : Comment Gérard Collomb minimise les tentes de migrants lacérées à Paris

Elle est d'ailleurs relancée depuis les 22 mètres de la droite elle-même, sur France Inter mercredi 3 janvier, avec cet avis de Christian Estrosi :

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- Léa Salamé : Le projet de loi que prépare Gérard Collomb - accélération des expulsions, augmentation de la durée de rétention, baisse du nombre de recours -, j'imagine qu'il va dans le bon sens, pour vous ?



- Christian Estrosi : Bah force est de constater que là où souvent la droite a prétendu, réclamé, pris quelques mesures, elle n'est jamais allée aussi loin dans ce domaine, et donc je ne peux que me réjouir de la volonté du président de la République, du ministre de l'Intérieur, notamment dans le domaine du droit d'asile, de proposer des mesures qui aillent dans ce sens aujourd'hui.

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Alors certes, le maire de Nice s'est sensiblement macronisé ces derniers mois, allant jusqu'à demander l'exclusion de LR de Laurent Wauquiez avant son élection à la présidence du parti, lui reprochant un jeu trouble vis-à-vis du Front national. Mais comme il le rappelle sur la radio publique en ce début 2018, il reste encarté chez Les Républicains. Et son parcours politique - plusieurs fois ministre sous les présidences de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, entre autres - lui confère, selon lui, un point de vue privilégié sur ce qui est de droite ou pas.

Il n'est en outre pas le premier à porter ce jugement sur la politique migratoire du gouvernement. Fin octobre, le Défenseur des Droits Jacques Toubon (ancien chiraquien) s'était inquiété d'un "tri" entre "bons" et "mauvais" migrants. Plus récemment, l'historien et politologue Patrick Weil, spécialiste de l’immigration, a jugé qu'"aucun gouvernement depuis la Seconde Guerre mondiale n'avait osé aller jusque-là" en matière d'immigration.

Ce qui implique un certain nombre de gouvernements, et de droite et de gauche, mais principalement de droite.





[BONUS TRACK]

Au passage, Christian Estrosi profite de son interview sur France Inter ce mercredi pour rappeler son positionnement iconoclaste au sein de Les Républicains. Voici ce qu'il répond lorsqu'on lui demande si le fait qu'il n'ait pas quitté LR siginifie qu'il soutient son nouveau boss Laurent Wauquiez :

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Absolument pas, ça n'est pas parce que nous appartenons à une famille politique que nous sommes un soutien de celui qui dirige cette famille politique. [...] Je soutiens l'idéal dont je suis tout simplement dans la filiation [sic] : j'ai été au RPR, j'ai été à l'UMP, je suis un gaulliste. [...] J'ai des désaccords mais du respect pour Laurent Wauquiez et j'entends faire entendre notre voix, parce que je veux que cette voix soit une voix qui aide la France à gagner, qui ne combatte pas inutilement l'action du gouvernement et du président de la République, tout simplement.

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