Pour s’installer en politique, il faut avoir une (très) grande confiance en soi et une modestie toute relative. Et plus encore quand on lorgne sur l’élection présidentielle et l’Elysée. Marine Le Pen, qui va être pour la deuxième fois candidate du FN à l’investiture suprême, entre parfaitement dans cette catégorie.
Car, comme elle le raconte à L’Opinion de ce vendredi 29 avril, celle qui fait une vraie-fausse cure médiatique estime que "la politique, ce n’est pas une science". C’est bien plus intime que cela, "c’est un don", affirme la présidente du FN qui détaille ce qu’englobe ce don :
"Il faut sentir le moment où les gens sont prêts à entendre un discours.
"
Cette faculté de saisir les sujets qui parlent aux gens et le bon timing pour les lancer dans le débat public, Marine Le Pen est persuadée de l’avoir. Et plutôt deux fois qu’une. Toujours auprès de L’Opinion, l’eurodéputée FN ajoute en toute humilité :
"On n’arrive pas là où je suis sans avoir cet instinct.
"
Eh ouais, elle est trop balaise.
C’est avec cet instinct, ce don naturel et intrinsèque pour la politique qu’elle explique par ailleurs la signification de son nouveau slogan, régulièrement raillé en comparaison du programme et du discours frontiste : "la France apaisée". Mais, explique Marine Le Pen, cette "France apaisée", ce n’est pas "une description" mais "une ambition". "Mais il n’y a pas d’apaisement sans règle, sans fermeté, sans autorité, sans sécurité. Je dois brosser quelle est cette ambition", rajoute celle qui sait, puisqu’elle a l’instinct pour cela.
La modestie n'est certainement pas la valeur la plus répandue dans la classe politique. Nicolas Sarkozy, persuadé de "tous les écrabouiller" à la primaire de la droite ou encore Ségolène Royal, qui se juge "indispensable" au gouvernement au point d’en faire un lapsus et de se voir Première ministre, ne diront sans doute pas le contraire.