Pour Xavier Bertrand, Florian Philippot est "un petit Robespierre qui veut la tête de Louis XVI"

Publié à 11h11, le 04 mai 2015 , Modifié à 13h22, le 04 mai 2015

Pour Xavier Bertrand, Florian Philippot est "un petit Robespierre qui veut la tête de Louis XVI"
Montage le Lab via AFP

POINT HISTOIRE - Xavier Bertrand est candidat aux régionales de décembre 2015 dans le Nord-Pas-de-Calais / Picardie. Ce qui en fait un des adversaires potentiels de Marine Le Pen, qui n'hésite plus à l'attaquer directement. Mais le député-maire de Saint-Quentin (Aisne) prépare déjà la contre-attaque. Même s'il se "moque" de savoir si Marine Le Pen sera candidate dans la région, ce qui n'est pas encore acté, l'ancien ministre de la Santé a déjà ses éléments de langage pour contrer le Front national. Notamment sur le côté people de Marine Le Pen.

Invité de BFM TV le 4 mai, il attaque, à la manière de Valérie Pécresseou de Christian Estrosi, le côté "héritière" de Marine Le Pen,. Puis, lorsque le journaliste lui demande si Marine Le Pen est aujourd'hui "affaiblie", sa réponse fuse. Prenant appui sur le 1er mai quelque peu perturbé du Front national. Il explique :

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Oui, bien sûr. Cela se voit. Regardez son attitude à la tribune. Les mots parlent plus que les discours. Quand son père monte à la tribune du 1er mai, vous voyez plus qu'une gêne. On voit bien qu'elle n'arrive pas à diriger son parti. Quand on ne réussit pas à diriger son parti, on ne peut diriger ni un pays, ni une grande région. C'est cette limite-là qu'elle est en train de montrer. Et vous n'empêcherez pas aujourd'hui certains de vouloir leur règlement de comptes internes. Regardez Monsieur Philippot, on dirait un petit Robespierre qui veut la tête de Louis XVI. C'est ça aujourd'hui ce qu'est le FN.

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D'habitude, c'est davantage à Jean-Luc Mélenchon que la figure de la Révolution française est comparée. Qu'a cela ne tienne, Jean-Marie Le Pen serait donc Louis XVI. Rien ne précise cependant si le président d'honneur du Front national terminera décapité lors du bureau exécutif qui se tient ce 4 mai pour déterminer l'avenir politique de l'eurodéputé qui pourrait être mis en marge du mouvement.

Une attaque qui a fait réagir Florian Philippot sur Twitter. Pour le numéro 2 du FN, le diagnostic est simple : Xavier Bertrand est atteint de "mélenchonite".



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On le sait, Xavier Bertrand aime rappeler son profil "hors du moule", presque anti-système (comme ici, ici ou ici). Alors, quand il est interrogé sur la possibilité d'être à la fois à la tête de la région Nord-Pas-de-Calais / Picardie et candidat à la primaire, il ressort son argument favori dans un dialogue avec Jean-Jacques Bourdin. Il dit :

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- Xavier Bertrand : Elle est formidable votre question. Parce que pendant des mois et des mois, tout le monde se fout de moi 'Ah Bertrand, il est à 3 ou 5 %'.



- BFM : Mais qui se fout de vous?



- Xavier Bertrand : Mais tout le monde, le monde médiatico-politique, je le sais bien. Je le sais depuis des années. Je ne suis pas un martyr mais je ne suis pas non plus un enfant de coeur. Je ne suis pas un naïf.



- BFM : Dans votre camp aussi on s'est moqué de vous ?



- Xavier Bertrand : Bien sûr. Bah vous savez, je suis un peu le plouc de province. Je ne sors pas des grandes écoles, je n'ai pas été dans un cabinet ministériel. On me regarde un peu comme ça. C'est pas grave.

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Mais le "plouc de province" n'a pas l'intention de se laisser faire. S'il annonce qu'il est un "challenger" pour la primaire 2016, il devra cependant se plier aux règles des primaires mises en place par Thierry Solère. Notamment sur le soutien d'au moins vingt-cinq parlementaires parmi les 250 élus qui le soutiendront.

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