BRUNO LE RECRUTO - Les prises de guerre d'Emmanuel Macron à droite ne sont pas franchement légion. Et parmi elles, peu de ténors actuels de Les Républicains. Ce n'est pourtant pas faute d'essayer, notamment en n'investissant pas de candidat "La République en marche" aux législatives face à certains élus LR et UDI identifiés comme macron-compatibles, ou en laissant fuiter des noms de Premier-ministrables de droite. Alors certes, deux-trois personnalités de droite on tout de même fait connaître leur disponibilité pour travailler avec le nouveau Président. Bruno Le Maire, par exemple, est sorti du bois dans les toutes premières minutes suivant l'élection d'Emmanuel Macron. Au point de faire du zèle et de jouer les rabatteurs pour LREM dans les rangs de LR ?
Le bruit a manifestement couru avec insistance rue de Vaugirard ces derniers jours. Dans Le Parisien ce samedi 13 mai, "un élu du Nord" anonyme dénonce l'activisme de "BLM" et balance : "Un de ses collaborateurs est entré en contact avec plusieurs candidats dans la région Hauts-de-France. Il a même proposé de les aider à remplir les formulaires En marche !" Et cela a fini par remonter jusqu'aux oreilles de Bernard Accoyer, secrétaire général de Les Républicains, qui a évidemment moyennement apprécié et s'est a entrepris de vérifier la chose auprès de l'ex-candidat à la primaire, comme le raconte Le Parisien :
"Un comportement qui a eu le don d'agacer Bernard Accoyer, qui a pris son téléphone pour en parler directement avec Le Maire. 'Il m'a certifié que c'était faux', confie Accoyer. Ce que l'intéressé nous a également assuré un peu plus tard dans la soirée.
"
Reste à savoir si ces démentis peu surprenants suffiront à clore définitivement l'incident.
Ce qui est sûr en revanche, c'est qu'Emmanuel Macron cherche à ramener à lui l'aile modérée et centriste de LR, incarnée par Nathalie Kosciusko-Morizet, les juppéistes ou encore Bruno Le Maire et ses proches. Après la victoire de François Fillon à la primaire, il expliquait ainsi vouloir "déstabiliser une partie de la droite qui ne se retrouve pas dans le vote Fillon". Il esquissait encore cet argumentaire pour les convaincre de le rejoindre :
"Est-ce que vous qui avez soutenu NKM, monsieur Juppé, qui êtes à l’UDI ou au MoDem, vous vous retrouvez dans la candidature de François Fillon ? Vous ne partagez rien de commun, mais beaucoup plus avec nous.
"
Et pour tenter de les débaucher, le vainqueur de la présidentielle peut compter sur le président de la commission d'investiture d'En Marche ! et ancien ministre de Jacques Chirac, Jean-Paul Delevoye, ou le sénateur LR devenu macroniste Jean-Baptiste Lemoyne. Peut-être tous ces efforts finiront-ils par payer dans les prochains jours...