Quand Jean-François Copé n'aime pas les questions des journalistes, il leur fait la leçon

Publié à 18h56, le 25 avril 2013 , Modifié à 19h00, le 25 avril 2013

Quand Jean-François Copé n'aime pas les questions des journalistes, il leur fait la leçon
Jean-François Copé sur le plateau de "Questions d'info", le 24 avril (capture).

PAS TAPER - Sourcils froncés, air grave, et accusations. Mercredi 24 avril sur LCP, Jean-François Copé est notamment interrogé sur le projet de loi sur la transparence. A plusieurs reprises, sans toujours répondre sur le fond des questions, il s'en prend aux journalistes qui l'interrogent. 

Il se dit d'abord "extrêmement favorable à la transparence". Mais Anne-Laure Dagnet de France Info lui fait remarquer qu'il n'a pas souhaité déclarer son patrimoine... avant de se reprendre: Jean-François Copé n'a pas souhaité rendre publique sa déclaration de patrimoine. Jean-François Copé se lance alors dans un réquisitoire contre les méthodes des journalistes :

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Votre lapsus en dit long sur la facilité avec laquelle dans votre métier on traite de ces questions majeures. Je me permets de vous le dire très respectueusement pour le métier qui est le vôtre mais je veux qu'on fasse attention !

De quoi s'agit-il ? De sous-entendre que nous serions des gens malhonnêtes ? 

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Jean-François Copé rappelle alors que les parlementaires déclarent effectivement leur patrimoine aux commissions concernées. Une méthode qui respecte "l'intimité des vies personnelles de chacun" selon lui.

Un peu plus tard, le présentateur de l'émission Frédéric Haziza en vient au sujet qui fâche Jean-François Copé: son activité d'avocat, qu'il a récemment abandonnée . Une activité "d'avocat-conseil" selon lui. Même méthode que précédemment pour le président de l'UMP : l'attaque.

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Je sais pas ce que c'est qu'avocat-conseil, ça n'existe plus. Mais ça aussi, ça fait partie des raccourcis qui vous permettent de simplifier, caricaturer les uns et les autres

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François Fressoz, chef du service politique du Monde, enchaîne. Cette loi n'est-elle pas le signe qu'il y a, dans l'état actuel, des risques de conflit d'intérêts dans la classe politique ? Indignation de Jean-François Copé :

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Je suis très choqué de ces procès d'intention. Car en réalité c'est notre responsabilité, évidemment, de ne jamais être en conflit d'intérêts. Je n'ai jamais, à aucun moment, été en conflit d'intérêts dans mon activité d'avocat. [...]

Ces procès d'intention sont tout simplement indignes, d'autant qu'ils sont bien souvent ad hominem, je ne suis dupe de rien. Il est bien aisé pour un certain nombre de commentateurs de mettre mon nom à chaque fois en exergue pour se faire plaisir

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Nouvelle montée en tension lorsque le présentateur interroge Jean-François Copé sur ses revenus supposés. 400 000, 500 000 euros annuels ? "C'est vrai ou pas ?" lui demande le journaliste. Jean-François Copé est excédé :

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Là-dessus, j'ai déjà eu monsieur Bourdin qui expliquait que j'avais un compte en Suisse [Jean-Jacques Bourdin lui avait simplement demandé s'il avait un compte en Suisse , NDLR]. Je ne compte pas sur ces affaires-là vous répondre parce que je trouve que cette manière de procéder est tout à fait choquante.[...]

Je vous demande de comprendre que dans ces domaines, vous pourriez à un moment vous demander si vous n'auriez pas peut-être des questions un peu plus, allez, plus dignes ? Plus intéressantes ?

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Mais les intervieweurs ne lâchent pas Jean-François Copé sur ce sujet. Anne-Laure Dagnet de France Info l'interpelle sur un potentiel conflit d'intérêts concernant un proche de Jean-François Copé . Le président de l'UMP applique à la lettre l'adage selon lequel "la meilleure défense, c'est l'attaque" :

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On peut également s'interroger sur ces journalistes qui ont des sociétés de production qui travaillent une fois avec des chaînes publiques, d'autres fois avec des chaînes privées. 

Cette atmosphère dans laquelle il est de bon ton de décapiter à tout va me paraît pas la meilleure manière de procéder.

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Le présentateur clôt la polémique en abondant dans le sens de Jean-François Copé: oui, ce serait une proposition intéressante. Les sourcis de Jean-François Copé peuvent se défroncer. 

 Voir la vidéo à partir de 26'00 :

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