Que boivent les députés pour tenir lors des séances de nuit à l’Assemblée ?

Publié à 10h26, le 02 juillet 2013 , Modifié à 10h31, le 02 juillet 2013

Que boivent les députés pour tenir lors des séances de nuit à l’Assemblée ?
Maxppp.

GURONSAN – Trente-neuf lois adoptées, plus de 1000 heures de séance, large recours à la procédure accélérée et une quarantaine de textes à l’ordre du jour de la session extraordinaire du Parlement qui s’est ouverte le 1er juillet…

Les députés frôlent l’overdose et soulignent le risque de conséquences sur la qualité de la loi. Mais ils ont des remèdes, parfois de grand-mère, pour tenir le choc.

 

  1. Le détonnant cocktail "Séance de nuit"

    La session extraordinaire du Parlement vient de s’ouvrir. Avec un programme chargé au menu comprenant pas moins d’une quarantaine de textes à examiner. Trop pour des députés fatigués ?

    Pour tenir le coup des séances de nuit à rallonge – comme l’ont montré les débats sur le mariage homosexuel -, les députés ont une arme secrète, un remontant servi à la buvette du Palais Bourbon uniquement à partir de 4h du matin, révèle le Parisien de ce mardi 2 juillet.

    Son petit nom, de circonstance : le Séance de nuit. "Un mythe que les anciens et les nouveaux députés ont appris à apprécier", raconte le quotidien qui en détaille les ingrédients :

    >> Du rhum

    >> Une touche de Cointreau

    >> Beaucoup de citron frais

    Une députée "récemment initiée" confie son expérience de ce cocktail détonnant : 

    C’est un peu raide, mais ça donne un bon coup de fouet.

    Nécessaire pour tenir le coup d’une année législative marathon. Entre octobre 2012 et juin 2013, les députés ont voté 39 lois, dont de nombreuses sous la procédure accélérée. Une frénésie législative cependant équivalente à la première année du mandat de Nicolas Sarkozy.

    Le 25 juin, c’est Jean-Jacques Urvoas, puissant président de la commission des lois, qui avait tiré la sonnette d’alarme, écrivant une lettre à Claude Bartolone pour l’alerter d’une programme de travail surchargé. "C’est la qualité de la loi qui en pâtît", explique-t-il. "Pas un député n’est capable de réciter les 39 textes de loi", souffle Thierry Mandon, porte-parole du groupe PS à l’Assemblée, dans le Parisien.

    "J’entends leurs observations. Elles sont surtout concentrées parce que la commission des lois est beaucoup sollicitée à l’Assemblée nationale et au Sénat", a rétorqué le ministre des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies, ce mardi, sur l’Opinion.

    Et Jean Glavany de trancher, martial, tout en regrettant que chaque ministre veuille donner son nom à une loi :

    On légifère trop et, quand on légifère trop, on légifère mal.
    Trop de loi tue la loi !

    BONUS TRACK : 

    Tacite, historien et sénateur romain du 1e siècle av J.C, théorisait l’Etat, la République et la confection des lois. Et, comme Jean Glavany, pensait que "trop de loi tue la loi".

    Ainsi écrivait-il :

    Plus l’Etat est corrompu, plus les lois se multiplient.

     

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