Une après-midi de débat sur la motion de censure de l'UMP

Publié à 16h27, le 20 mars 2013 , Modifié à 10h00, le 21 mars 2013

Une après-midi de débat sur la motion de censure de l'UMP
Jean-François Copé présente sa motion de censure. (LCP)

MOMENT SOLENNEL - Jean-Marc Ayrault s'apprête à défendre son gouvernement contre une motion de censure de l'UMP. Le Premier ministre répondra mercredi après-midi pendant environ 30 minutes au président de l'UMP, Jean-François Copé, auteur de cette première motion de censure du quinquennat, qui n'a aucune chance d'être adoptée, sauf énorme coup de théâtre.

Elle permettra surtout à chacun de peser son poids politique :

- Le premier ministre doit convaincre son camp qu'il y a un pilote dans l'avion qui tangue. Une majorité en outre ébranlée par le départ forcé du ministre du Budget Jérôme Cahuzac. Une pression sur les épaules de Jean-Marc Ayrault accentuée par les encouragements de François Hollande, ce mercredi 20 novembre, en Conseil des ministres. Le chef de l'État a expliqué qu'il s'agissait d'une "bonne occasion pour s'adresser aux Français et revenir sur le bilan des réformes" menées ces derniers mois.

- Jean-François Copé poursuit son combat pour le leardership de l'opposition, François Fillon est en Russie mais a fait entendre sa petite musique critique sur le tempo de cette motion.

- Le patron du groupe centriste, Jean-Louis Borloo a posé quatre conditions pour ne pas voter contre le gouvernement Ayrault.

[16H30] Claude Bartolone, président de l'Assemblée Nationale, monte au perchoir pour donner la parole à Jean-François Copé "en application de l'article 49 alinéa 2 de la Constitution" qui permet aux députés de l'UMP de déposer une motion de censure contre la politique économique et socialie du gouvernement. 

[16H35] Jean-François Copé commence à lire son discours de 19 pages: "Croyez moi, je ne monte pas à cette tribune le cœur léger" commence-t-il en accusant Jean-Marc Ayrault "d'avoir la certitude de ceux qui, persuadés d'être dans le vrai puisqu'ils sont dans la doctrine, marchent avec détermination vers l'abîme".

L'heure de vérité a sonné: ou bien nous refondons notre modèle pour le rendre compétitif dans la guerre économique mondiale en cours, ou bien nous sortirons de l'Histoire.

[16H45] Sur les bancs du gouvernement, Cécile Duflot, ministre de l'Égalité des territoires et du Logement tweete en sortant la sulfateuse :

Copé parle de "longs paragraphes écrits par des conseillers" le nez collé sur son texte sentencieux et prétentieux#pertedetemps

— Cécile Duflot (@CecileDuflot) 20 mars 2013

Copé :"une imposture électorale" c'était comme "la victoire par effraction" il y en a qui ont un problème avec la démocratie #pertedetemps

— Cécile Duflot (@CecileDuflot) 20 mars 2013

[17H05] La droite se lève pour applaudir Jean-François Copé qui s'installe à sa place. 

La gauche se lève pour applaudir Jean-Marc Ayrault qui monte à la tribune.

[17H10] Jean-Marc Ayrault se lance à son tour dans la lecture de son discours de dix pages. Deux fois moins long que celui de Jean-François Copé.

Le premier ministre fait rire la droite en déclarant : 

Je sais où je vais. Je sais comment le faire. Je sais ce que la France doit être au terme de ce quinquennat.

Un passage isolé par BFMTV :

Jean-Marc Ayrault se lance lui aussi dans une anaphore. Il assume tout. :

J'assume la stratégie de compétitivité.[...] J'assume la Modernisation de l'action publique. [...] J'assume d'entreprendre la rénovation complète de notre protection complète. [...] J'assume aussi, avec la même fierté, d'avoir entrepris les grands programmes d'investissments.

[17h20] Jean-Marc Ayrault salue Jérôme Cahuzac qui a démissionné la veille :

Je salue Jérôme Cahuzac qui a fait preuve de dignité et de responsabilité en présentant hier sa démission. Et je tiens à le remercier ici pour son action remarquable et courageuse au gouvernement car il a été un excellent ministre du Budget au service de la France.

[17h30] Les deux députés d'extrême droite, Marion Maréchal Le Pen et Gilbert Collard n'ont pas l'air d'apprécier.

[17H35] La ministre de la Justice Christiane Taubira boit, elle, du petit lait, quand Jean-Marc Ayrault déclare que son "gouvernement s'honore d'ouvrir le mariage pour tous aux personnes de même sexe".

Autre anaphore du premier ministre : Jean-Marc Ayrault prononce cinq fois l'expression "ma rigueur".

Ma rigueur c’est l’esprit de responsabilité.[...]

Ma rigueur, c’est l’égalité des droits et la responsabilisation des citoyens.[...]

Ma rigueur, c’est la justice ! [...]

Ma rigueur, c’est la réforme ! [...]

Ma rigueur… c’est d’abord cette détermination réformiste, assumée, et sans faille…

[17h45] Jean-Louis Borloo monte à son tour à la tribune et annonce lors de son intervention, avec son style inimitable, que le groupe UDI votera la motion de censure, avec l'UMP, qui se lève pour l'applaudir.

[19h30] L'Assemblée nationale rejette la motion de censure de l'UMP qui recueille 228 voix à l'issue d'un scrutin dans les salles attenantes à l'hémicycle.

Pour être adoptée, elle aurait dû recueillir la majorité absolue des 573 députés composant actuellement l'Assemblée (quatre sièges étant vacants en raison d'annulations d'élections), soit 287 voix.

Avec 228 suffrages, l'opposition UMP et UDI a fait le plein de ses voix sur le texte.

Du rab sur le Lab

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