FAN DE – Le saviez-vous ? Aussi surprenant que cela paraître, l’écrivain née au Bangladesh, Taslima Nasreen, connue pour son combat pour l'émancipation des femmes et sa lutte contre un islam fondamentaliste, connaît très bien le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, au point qu’elle aurait aimé … le voir s’installer à l’Elysée.
C’est ce qu’elle explique, de manière inattendue, sur son compte twitter, au fondateur de Rue89, Pierre Haski, mardi 19 novembre dans la soirée (oui, en plein match de foot France – Ukraine), alors qu'elle se trouve en visite au Parlement européen.
Tout commence par un tweet de Jean-Marc Ayrault, mardi 19 en début de soirée, qui reproduit un court extrait du discours du Premier ministre devant les maires de France, réunis en Congrès à Paris :
Je veux remettre à plat notre système fiscal: plus de justice et d’efficacité, en garantissant la stabilité des prélèvements obligatoires.
— Jean-Marc Ayrault (@jeanmarcayrault) November 19, 2013Et là, de manière inattendue, l’écrivain s’exclame, en réponse à ce message :
J’ai été tellement heureuse que vous deveniez Premier ministre. Mon rêve est devenu réalité.
Le fondateur de Rue89, Pierre Haski, relance alors l’écrivain – en substance : pourquoi ce "rêve" ? Et d’ailleurs, comment connaissez-vous Jean-Marc Ayrault ?
La réponse de l’écrivain oscille entre factuel et … déclaration d’amour – n’ayons pas peur des mots :
Je connais Jean-Marc Ayrault depuis 1994, il m’a remis le prix de l’Edit de Nantes.
C’est un humaniste sincère, un défenseur de la laïcité.
J’aurais aimé qu’il soit président de la France !
Voici son message, en VO :
@pierrehaski Know @jeanmarcayrault since 94.He honored me w Édit de Nantes prix.Such a sincere secular humanist.Wanted him 2b prez of France
— taslima nasreen (@taslimanasreen) November 19, 2013De fait, comme le racontait alors L’Humanité, Jean-Marc Ayrault avait décoré, à la fin du mois de novembre 1994, l’écrivain bangladaise dudit prix, saluant, dixit l'humanité, "son combat contre toutes les discriminations, qu’elles soient fondées sur la race, le sexe, ou la religion."
Le député-maire de Nantes avait manifestement été très marqué par sa rencontre, puisque, en 2004, lors de l’examen du projet de loi sur la laïcité à l’école, celui qui était alors président du groupe PS faisait de l’écrivain le symbole d’une "histoire universelle" de la laïcité :
La laïcité est une histoire universelle qui va de Gambetta à Taslima Nasreen, d'Atatürk à Shirin Ebadi.
Elle est une lumière pour les femmes prisonnières de l'obscurantisme, elle est un espoir pour les minorités opprimées.
En août 2013, Taslima Nasreen avait partagé, sur son compte twitter, une photo souvenir aux côtés de Jean-Marc Ayrault "alors qu'il était beaucoup plus jeune" :
French Prime Minister Jean-Marc Ayrault, when he was much younger than today. #Francepic.twitter.com/Z1LfzIYjmN
— taslima nasreen (@taslimanasreen) August 4, 2013En juillet 2008, Taslima Nasreen participait au décrochage du portrait d'Ingrid Betancourt de l'hôtel de ville de Nantes, ainsi que le racontait Presse Océan, photo à l'appui.
Très occupé par sa "remise à plat de la fiscalité", notamment à ses ministres, Jean-Marc Ayrault a répondu mercredi après-midi aux fleurs lancées par l’écrivain.
Un tweet en anglais dont voici la traduction :
Je me souviens bien Taslima et je suis toujours un grand admirateur de votre lutte pour les droits des femmes.
En VO :
.@taslimanasreen I remember that well Taslima, and I'm still a great admirer of your struggle for women's rights https://t.co/uldMj0AxCl
— Jean-Marc Ayrault (@jeanmarcayrault) 20 Novembre 2013Mise à jour à 18 heures avec la réponse de Matignon.