Bruno Le Maire candidat à la primaire de la droite et du centre : un interminable teasing

Publié à 15h50, le 22 février 2016 , Modifié à 16h18, le 22 février 2016

Bruno Le Maire candidat à la primaire de la droite et du centre : un interminable teasing

INTERMINABLE TEASING - Enfin ! Ce n'est donc plus une suprise, Bruno Le Maire va annoncer sa candidature à la primaire de la droite et du centre, lors d'un meeting à Vesoul, mardi 23 février. Le suspense est un peu retombé, la surprise éventée, on le savait déjà. On pourrait presque appeler cela la politique des petits pas. Avant de faire sa candidature officielle, le député de l'Eure a ainsi multiplié les occasions de préparer sa candidature sans le dire.

Le Lab vous propose de revenir sur toutes ces fois où Bruno Le Maire n'a-pas-annoncé-sa-candidature-mais-presque :

  • en battant Hollande au grand jeu des anaphores

On connaissait le "Moi, président" du candidat socialiste en 2012, découvrez désormais le "Le jour où je pourrai dire [à une mère célibataire, un enfant de 10 ans, un chef d'entreprise]...là, je dirai que je suis prêt". Ce 9 avril sur BFMTV, le pas-encore-candidat les enchaîne avant de conclure par un : "Ce moment viendra, mais pas aujourd'hui". Zut alors, encore raté ! On s'y attendait tellement.

 

  • en prévoyant déjà un résultat serré 

Avec 30% des voix, il a perdu face à Nicolas Sarkozy pour la présidence de l'UMP, lequel en a remporté plus de 60%. Pas démoralisé pour autant, Bruno Le Maire y croit encore dur comme fer : s'il est candidat - et il ne l'est toujours pas - il l'emportera. "Et je gagnerai sur le fil !" ajoute-t-il pour appuyer sa démonstration dans une interview au Figaro Magazine, en juin 2015.

 

  • en se prenant pour Moïse

Un an avant l'échéance de novembre 2016, Bruno Le Maire a déjà fait la liste des "10 commandements du référent #AvecBLM".Il s'agit de faire en sorte que tout marche pour le mieux pour la petite entreprise d'évènementiel de Le Maire : "Merci également de nous signaler tous les événements privés pouvant susciter une intention personnelle de BLM : naissances, mariages, décès, maladie", peut-on ainsi lire dans ce document.

  • en disant "On verra l'année prochaine"

Invité d'ITélé le 15 décembre, Bruno Le Maire pense déjà à l'année à venir...sans préciser ce qu'il va faire, mais un peu quand même. En attendant, il se contente d'un sibyllin "J'ai mon calendrier en tête" mais a quand même besoin de vacances, les fêtes approchant "pour réfléchir à tout cela et repartir plus fort en 2016, pour proposer quelque chose d'encore plus puissant et d'encore plus généreux aux Français". Tenez-vous le pour dit : le BLM cuvée 2016 va ruer dans les brancards.

en citant Michel Delpech : sur RTL, le 4 janvier, Bruno Le Maire préfère botter en touche. Il ne dit pas qu'il y pense le matin en se rasant, comme son rival Nicolas Sarkozy en son temps, mais c'est tout comme. "Si je vous disais que je ne me préparais pas à cette primaire, je vous mentirais". Deux jours après la mort de l'interpréte de "Pour un flirt avec toi", le député lui rend un hommage joyeusement détourné : "On peut dire aux Français : "Pour un petit tour un de ces jours entre tes bras" ".

  • en inaugurant son QG de campagne

Tout roi a besoin d'un palais. Bruno Le Maire ne fait pas exception. Et quoi de mieux qu'une galette des Rois du 13 janvier, en compagnie de fidèles soutiens comme Thierry Solère ou du centriste Yves Jégo, pour inaugurer...attention, on préfère ne pas parler de QG, mais seulement de "nouveaux locaux" .

  • en sortant (lui aussi) son livre

Bruno Le Maire marche dans les pas de Stéphane Hessel avec un livre au titre en forme de slogan ."Ne vous résignez pas !" rejoint ainsi la longue liste des ouvrages de candidats potentiels à la primaire de la droite et du centre, presque tous sortis au cours des quatre mois précédents, que ce soit ceux de François Fillon, Alain Juppé ou Nicolas Sarkozy.

  • en publiant la liste de ses soutiens dans la presse

Une campagne, c'est long, et pour tenir la distance, il faut des alliés prêts à vous épauler dans l'épreuve. Bruno Le Maire le sait et sait qu'il faut montrer les muscles. Dans le JDD, le 21 février , ce sont donc pas moins de 31 députés et sénateurs LR qui co-signent un appel à le soutenir. Soit largement plus qu'il n'en faut puisque 20 parrainages de parlementaires suffisaient.

  • en vendant la peau de l'ours avant de l'avoir tué

Qui a dit qu'il fallait attendre de remporter la guerre pour commencer à répartir le butin ? Dans le Monde, le 22 février,"Bruno Le Renouveau" ne pèche pas par excès de modestie - et a déjà fait la liste des têtes à couper. "Si je gagne la primaire, et je vais la gagner, Sarkozy, Juppé et Fillon ne vont pas demander de poste".

Du rab sur le Lab

PlusPlus