Cela a tout d'un aveu. Dans Le Point du 13 septembre, Bernard Cazeneuve, ministre délégué aux affaires européennes admet une promesse de trop dans la campagne de François Hollande. Le socialiste juge qu'il n'aurait pas dû être question de parler de renégociation du traité européen.
"Nous nous sommes trompés pendant la campagne. Nous n'aurions pas dû dire que nous allions renégocier le traité, mais que nous voulions le réorienter"
La nuance n'est pas que sémantique. Le sujet divise aujourd'hui la majorité. A tel point que le patron des députés socialistes est obligé de faire passer un "sale quart d'heure aux récalcitrants".
Une partie de l'aile gauche du Parti socialiste a déjà annoncé qu'elle ne voterait pas ce traité. De son côté, Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale affirme que les députés PS n'auront pas de liberté de vote.
Pendant la campagne, François Hollande avait fait de cette renégociation un engagement. C'était l'engagement numéro 11 de ses 60 propositions : "Je renégocierai le traité européen issu de l’accord du 9 décembre 2011 en privilégiant la croissance et l’emploi, et en réorientant le rôle de la Banque centrale européenne dans cette direction."
Aujourd'hui, l'exécutif socialiste se targue d'avoir fait ajouter à ce traité un pacte de croissance. Pour les nonistes d'hier, aujourd'hui convertis, c'est le "plan B" qu'il manquait au texte constitutionnel de 2005.