Un groupe socialiste "ingérable, disparate, indiscipliné" de l’aveu d’un parlementaire

Publié à 12h43, le 01 août 2013 , Modifié à 10h14, le 02 août 2013

Un groupe socialiste "ingérable, disparate, indiscipliné" de l’aveu d’un parlementaire
Les députés de la majorité lors d'une séance de Questions au gouvernement,le 3 avril 2013. (Christophe Petit-Tesson/MaxPPP)

UN POUR TOUS... - Le groupe socialiste est-il ingérable ? C'est la question que soulève un article du Figaro daté du 1er août, citant plusieurs parlementaires de la majorité déplorant, comme Razzy Hammadi, député de Seine-Saint-Denis, qu'on ait"du mal à identifier la doctrine du groupe PS, après une année de rodage".

Alors que la séance a été suspendue au Parlement pour quelques semaines de répit, Christophe Borgel, Olivier Faure, Pascal Cherki et Marie-Noëlle Lienemann sont interrogés par le quotidien sur la gestion de ce groupe qui a déjà, sur le pacte de compétitivité ou sur la loi bancaire par exemple, fait entendre sa diversité.

A tel point qu'un parlementaire, sous couvert d'anonymat, en dresse un portrait sans nuance :

Le groupe est ingérable, disparate, indiscipliné. 

La sénatrice de Paris Marie-Noëlle Lienemann, représentante de l'aile gauche du parti et du groupe parlementaire, fait part d'un véritable "malaise" dans les rangs socialistes :

On n'a pas de vrais débats avec les ministres et leurs cabinets.

Au-delà du malaise de fond sur la ligne stratégique, sans cohérence on a le sentiment que la technostructure a pris le pouvoir.

Pour Christophe Borgel, secrétaire national du parti chargé des élections et nouveau député de Haute-Garonne, la raison en serait des difficultés de positionnement pour certains parlementaires, majoritairement inexpérimentés (154 sur 292 sont des primo-députés, selon Le Figaro) :

On a des parlementaires qui cherchent, parfois à tâtons, un espace politique dans le créneau "ni déloyaux, ni godillots".

Il y a des débats sur la nature de la politique gouvernementale. Mais il ne faut pas que les débats prennent le pas sur la force que nous représentons collectivement.

Pour Olivier Faure, député de Seine-et-Marne proche de Jean-Marc Ayrault, le groupe est "tumultueux, avec une aile gauche bruyante, mais assez apaisée au total" :

On finit par mélanger les protestations de quasi-opposition de l'aile gauche du PS et celles des élus qui conditionnent leurs votes à des améliorations.

Et les dissensions ne risquent pas de s'apaiser avec l'épineuse question de la réforme des retraites, fustigée par l'aile gauche du PS... et qui doit être discutée au Parlement dès la rentrée parlementaire. 

BONUS TRACK - Bruno "Charles Vanel" Le Roux

Bruno Le Roux (au centre) lors d'une séance de débat à l'Assemblée nationale sur l'embryon et le cellules souches, le 11 juillet 2013. (Christophe Morin/MaxPPP)

Dans le même article du Figaro, un député lance, en "off", une comparaison éloquente : pour lui, Bruno Le Roux - le patron des députés socialistes -, "c'est Charles Vanel dans Le salaire de la peur".

Dans ce film d'Henri-Georges Clouzot avec Yves Montand, des hommes se voient chargés de transporter sur une route cahoteuse une cargaison de nitroglycérine, au péril de leur vie, mais en échange d'une belle somme d'argent. Charles Vanel y incarne "Jo", l'un des conducteurs... au destin pour le moins funeste.

[ALERTE SPOILER : Ne pas lire si vous ne voulez pas connaître la fin du film]

Pratiquement arrivé à destination, Jo traverse une gigantesque mare d'hydrocarbures devant le camion pour en sonder la profondeur. Mais, bloqué par une branche, il chute et se fait écraser par le camion conduit par Yves Montand. Une séquence isolée ici :

[FIN DE L'ALERTE SPOILER]

Le parallèle entre un groupe socialiste à quatre roues et explosif et un conducteur englué dans une mare est en tout cas transparent, aux yeux du parlementaire. Celui-ci sous-titre la comparaison de la sorte :

Je n'aimerais pas faire ce que fait Bruno. Le groupe est ingérable, disparate, indiscipliné. 

Du rab sur le Lab

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