#SOUTINE - Le référendum grec prévu le 5 juillet sur les réformes proposées par ses créanciers à la Grèce crée des remous dans la sphère politique française. Malgré l'investissement acharné de Michel Sapin qui a "beaucoup donné" dans la négociation, le Premier ministre Manuel Valls a été interrogé à de nombreuses reprises sur le sujet par les députés lors des questions au gouvernement du 30 juin.
Pendant ce temps-là, comme le révèle Le Monde le 30 juin, une délégation de frondeurs se rendra à Athènes ce week-end pour montrer leur soutien au peuple grec et au gouvernement d'Alexis Tsipras.
>> Qui sont les frondeurs en voyage ?
Ils sont au nombre de trois selon le quotidien.
Le premier est Pascal Cherki. Le député de Paris est en désaccord complet avec le gouvernement, et notamment avec Manuel Valls sur tous les sujets. Dans le dossier grec, il s'était déjà fendu d'une comparaison hasardeuse le 5 juin en mettant en parallèle la situation de la Grèce à celle de la Tchécoslovaquie en 1938.
Le second est l'animateur de l'aile gauche du PS, Emmanuel Maurel. Fondateur de sa propre motion "Maintenant la gauche", l'eurodéputé avait finalement rejoint la motion B en devenant co-président du collectif d'animation. Tellement à gauche que Jean-Luc Mélenchon aurait aimé le voir conduire la motion B.
Le dernier frondeur voyageur est une frondeuse. C'est l'eurodéputée Isabelle Thomas. Très impliquée sur les questions mondiales, elle fait partie de l'aile gauche du parti après avoir été proche de Jean-Luc Mélenchon avant que celui-ci ne quitte le PS.
>> Quelle est la position des frondeurs sur la Grèce ?
Au Monde, Emmanuel Maurel explique la démarche du voyage :
"Nous voulons aller à Athènes pour exprimer notre solidarité et notre soutien moral au peuple grec et au gouvernement grec d’Alexis Tsipras qui résiste face aux créanciers.
"
Un soutien à Syriza pas si surprenant lorsque l'on se souvient des réactions des frondeurs suite à la victoire de Syriza en février dernier.
>> Quelle est la position du PS ?
Si le gouvernement continue de vouloir négocier avec la Grèce, le Parti socialiste a accouché d'une position officielle toute en nuance. Voici ce que dit le PS sur le sujet :
"Le Parti socialiste déplore le niveau d’incompréhension et de crispation atteint entre la Grèce et les institutions. Il soutient la déclaration du Président de la République appelant à la négociation jusqu'au bout. Il réitère clairement que la place de la Grèce est dans l’Europe, et dans la zone euro. [...] Le Parti socialiste appelle donc chacun à retrouver le sens des priorités et à faire les concessions nécessaires pour qu’un compromis, solide et solidaire, soit atteint.
"
Pas un soutien franc et massif pour Syriza ce qui est plutôt logique étant donné la position de Jean-Christophe Cambadélis à propos du parti grec.
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