LE MÉPRIS - Il n'y a pas qu'à Manuel Valls que Rachida Dati s'adresse de manière surpenante. Si elle donne du "mon gars" au Premier ministre, l'ancienne ministre de la Justice sous Nicolas Sarkozy n'hésite pas à employer un ton plus que méprisant envers la journaliste Élise Lucet.
Cette dernière, qui dirige et anime l'émission Cash Investigation sur France 2, s'est ainsi vue qualifiée de "pauvre fille" par l'eurodéputée LR, alors qu'elle tentait de l'interroger sur ses supposés liens avec GDF Suez (devenue Engie).
Francetvinfo publie, vendredi 4 septembre, un extrait de l'émission qui sera diffusée lundi 7. La scène se passe dans les couloirs du Parlement européen. La journaliste et son équipe interpellent Rachida Dati, qui refuse de répondre à leurs questions. Tout cela se termine par le dialogue suivant :
"- Élise Lucet : C'est juste une interview, je vois pas ce qui vous fait peur, franchement.
- Rachida Dati : Oh j'ai pas peur de vous, ma pauvre fille. Ma pauvre fille.
- Élise Lucet : Acceptez une interview !
- Rachida Dati : Non mais quand je vois votre carrière, votre carrière pathétique...
"
Quelques minutes auparavant, alors que la journaliste évoquait "des soupçons de conflit d'intérêt", Rachida Dati balayait "des accusations à la con" et lui lançait : "Vous êtes juge d'instruction ? Non."
Le site de France Télé donne le contexte de cette *discussion* :
"Des liaisons dangereuses ? Rachida Dati, députée européenne, a été entendue en 2014 par le chef du comité d'éthique du Parlement européen, chargé du contrôle déontologique de ses membres. Il s’agit de faire la lumière sur la nature de ses activités d’avocate et ses relations professionnelles avec des sociétés gazières, au premier rang desquelles Engie (ex-GDF Suez) qui a de gros intérêts en Azerbaïdjan… Le président du Parlement européen ne donnera finalement aucune suite à cette enquête.
Coïncidence ? Rachida Dati a d’ailleurs soumis à ses collègues une série d'amendements favorables aux intérêts du géant français de l’énergie.
"
[Edit 8 septembre] Le documentaire, diffusé lundi 7 septembre, montre la justification de Rachida Dati, qui ne regrette rien . Par l'intermédiaire d'une lettre de son avocat, le proche de François Hollande, Jean-Pierre Mignard, l'eurodéputée LR fait savoir qu'elle a ensuite consulté "le médecin du parlement" qui a constaté un "choc émotionnel". Dans la missive, l'avocat écrit :
"Ma cliente, choquée, a consulté le médecin du parlement qui décrit un indéniable état de choc émotionnel.
"
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