L'ambiance à l'UMP est-elle si électrique que cela suite au choix du "ni-ni" dans le Doubs du mardi 3 février? Alors qu'Alain Juppé a annoncé vouloir se rendre à la maison de la Chimie, où se déroule le conseil, avec son "gilet pare-balle" et son "casque à boulons", des responsables UMP, contactés par le Lab, répondent à l'ancien Premier ministre. Et ils sont loins d'être tous sur la même longueur d'onde.
>> Sébastien Huyghes et Hervé Mariton
Le porte-parole de l'UMP "fait son job" et croit en un conseil national pacifié en affirmant que le vote de mardi n'était pas si tendu que cela. Il explique :
"Le bureau politique de mardi était de haute tenue. Il n'y a pas eu d'éclats de voix, c'était assez détendu. On est entre gens civilisés, ça va bien se passer.
"
Une déclaration qui va dans le même sens que celle d'Hervé Mariton :
"Le gilet pare-balles, c'est une expression. Je pense qu'il a tort de dire ça. La dernière réunion s'est passée de manière paisible. Il y a eu des dissensions internes mais rien de violent. Moi, j'y vais plutôt détendu.
"
>> Xavier Bertrand et Bruno Le Maire
Le candidat à la primaire UMP de 2016 et futur candidat dans la région Nord-Pas-de-Calais / Picardie avait défendu le texte adopté le mardi 3 février. Du coup, forcément, il y va de manière assez tranquille. Voici ce qu'il dit :
"J'y vais très à l'aise.
"
Même son de cloche dans l'entourage de Bruno Le Maire qui, même s'il a été comparé à de la viande par Nicolas Sarkozy, est "content" de se rendre rue de Vaugirard, selon un collaborateur :
"Il se prépare avec beaucoup de sérénité, il est très content. L'ambiance de mardi était très différente de ce que les journalistes ont écrit. Et puis, vous savez, il n' a pas peur d'affronter les salles hostiles, comme contre Sens Commun , alors une salle remplie de cadres UMP...
"
>> Thierry Mariani
Thierry Mariani a été le plus virulent suite à la déclaration d'Alain Juppé. Voici ce qu'il déclare :
"Un gilet pare-balles ? Pourquoi ? Ce n'est pas l'Ukraine. C'est la maison de la Chimie et à priori on ne vas pas utiliser les armes chimiques demain.
"
Puis, interrogé sur le choix d'Alain Juppé d'appeler à voter PS lors du deuxième tour de l'élection législative partielle dans le Doubs, Thierry Mariani assume son désaccord. Il explique :
"Si certains ont changé d'avis vis-à-vis du PS, c'est leur responsabilité. On n'est pas tous obligés de se "boboïser" ou de se "BHLiser".
"
Une allusion à peine voilée aux prises de positions contradictoires d'Alain Juppé qui avait exclu Alain Carrignon car il appelait à faire barrage au FN.
En off, certains cadres du parti comprennent l'expression d'Alain Juppé :
"Il s'attend peut-être à être chahuté. J'espère qu'il ne va pas se faire siffler demain, comme ce fut le cas à Bordeaux . [...] La droite a toujours été un peu virile. Souvenez-vous le RPR il y trente ans, les gens se huaient entre eux, comme entre Pasqua et Seguin.
"