Montebourg reparle nationalisation temporaire "avec l'autorisation du Président"

Publié à 10h41, le 13 février 2013 , Modifié à 10h46, le 13 février 2013

Montebourg reparle nationalisation temporaire "avec l'autorisation du Président"
(Maxppp)

JDCJDR - Arnaud Montebourg ne manque pas une occasion de rappeler que la nationalisation temporaire - sa mesure phare proposée pour sauver l'aciérie ArcelorMittal de Florange et rejetée par le Premier ministre - est toujours d'actualité. Et désormais, lorsqu'il s'avance, c'est en lui apposant le label "avec la bénédiction de François Hollande". Une précision minutieusement retranscrite par les journalistes.

Exemple ce 13 février à l'occasion d'une interview pour Le Monde. Dans un  entretien croisé avec le ministre de l'Economie de la région wallone, Arnaud Montebourg se félicite que la Commission européenne ait demandé à ArcelorMittal de "suspendre temporairement" ses fermetures d'usine en Europe. Le ministre du Redressement productif y voit un bon signal :

Les populations européennes votent plutôt à droite, les institutions sont le produit de cela. Or des gouvernements à dominante libérale défendent aujourd'hui des positions interventionnistes, voire étatistes.

Tous ne sont pas favorables à la nationalisation, lui fait alors remarquer le journaliste, citant l'exemple du Luxembourg. C'est là qu'Arnaud Montebourg en profite pour affirmer que, malgré le "non" de Matignon, cette solution est toujours d'actualité en France. Tout en prenant soin de préciser qu'il a l'aval du chef de l'Etat pour le dire :

La nationalisation n'est pas taboue, elle est très pratiquée dans le monde. Mais c'est un choix stratégique que la France a écarté même si - je le dis avec l'autorisation du Président de la République - la nationalisation temporaire reste sur la table, si ArcelorMittal ne tient pas ses engagements.

Bien sûr, le temps où Arnaud Montebourg évoquait la nationalisation temporaire comme principale "arme dont dispose la puissance publique pour lutter contre la désindustrialisation", et énumérait les hommes politiques favorables à son idée, est terminé. Mais le ministre tient à souligner que la procédure pourrait ressurgir en cas de manquement d'ArcelorMittal, en estampillant cette promesse "Hollande". Une façon de prouver que sa position, enterrée par Jean-Marc Ayrault, est soutenue au plus au niveau de l'Etat.

ArcelorMittal qui est d'ailleurs violemment mis en cause par Arnaud Montebourg dans cette même interview. Pour lui, l'entreprise est mise "sur la sellette" par la Commission européenne, et pour cause :

Tous les jours, cette entreprise privée cause du tort et du préjudice aux Etats et à leurs populations, utilise, quand elle sait le demander, l'argent public, et n'a aucune conscience de ses responsabilités.

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