Arnaud Montebourg poursuit, dans une interview au Monde datée du 19 décembre, son bras de fer idéologique avec Jean-Marc Ayrault autour du concept de nationalisation, "l’arme dont dispose la puissance publique pour lutter contre la désindustrialisation".
"Il y a une unité nationale autour de l’idée de la nationalisation temporaire"
Désavoué par Jean-Marc Ayrault himself sur l’hypothèse d’une nationalisation temporaire de Florange, le poussant à envisager de démissionner du gouvernement, Arnaud Montebourg livre un nouveau plaidoyer sur la pertinence de cet "outil", dans une interview au Monde (lien payant), daté du 19 décembre.
Dans cet entretien, le ministre du Redressement productif insiste sur le fait que "l’arme de la nationalisation temporaire est au contraire sur la table, et durablement."
Et ce, malgré les positions prises par le Premier ministre, qui, le 12 décembre sur France 2, ne s’était pas privé de recadrer une nouvelle fois son ministre, expliquant qu’il ne fallait pas parler de nationalisation mais d’expropriation.
Des propos qui n’impressionnent, en aucune manière, Arnaud Montebourg qui, au Monde, explique :
C’est l’arme dont dispose la puissance publique pour lutter contre la désindustrialisation.
Une provocation à l’encontre de Jean-Marc Ayrault ?
Toujours est-il qu’en plus de se compter parmi les parlementaires en organisant au sein de son ministère un cocktail pour remercier ceux qui ont publiquement soutenu son initiative sur Florange, Arnaud Montebourg tente de démontrer qu’il est soutenu par un "consensus" plus large, "une unité nationale".
Une démonstration faite en mode "name dropping" dans laquelle il inclut, et ce n’est pas anodin, l’appui de "nombreux ministres" :
Je constate qu’il y a un véritable mouvement d’opinion en faveur de cet outil, ainsi qu’un relatif consensus entre la gauche et la droite sur ce sujet.
Quand des gens aussi différents que
Jean-Luc Mélenchon,
Thierry Breton,
Jean-Louis Borloo,
Henri Guaino
et François Bayrou
et de nombreux ministres se retrouvent sur la même ligne, ça veut dire quelque chose.
Il y a aujourd’hui une unité nationale autour de l’idée de la nationalisation temporaire.