Comme d'habitude, Nadine Morano estime être "caricaturée" après ses propos sur la Gare du Nord qui "n'est pas la France"

Publié à 10h02, le 27 mai 2016 , Modifié à 10h05, le 27 mai 2016

Comme d'habitude, Nadine Morano estime être "caricaturée" après ses propos sur la Gare du Nord qui "n'est pas la France"
Nadine Morano © VALERY HACHE / AFP

LA CARICATURE, C'EST LES AUTRES - Nadine Morano a une technique pour faire parler d'elle : balancer un propos bien polémique sur l'immigration ou la notion de "race", puis expliquer que le-dit propos est "tronqué", "caricaturé", "sorti de son contexte" afin "d'éviter le débat de fond" (et accessoirement en profiter pour demander de l'argent pour sa campagne). Sa dernière sortie en date, sur la Gare du Nord qui ne serait "pas la France" mais "l'Afrique", rentre évidemment dans ce cadre.

Sur Radio Classique et Paris Première vendredi 27 mai, l'eurodéputée LR qui ambitionne de devenir présidente de la République est interrogée sur cette phrase (pas du tout caricaturale, donc) prononcée dans un reportage de Canal + le 22 mai : "Vous arrivez à la Gare du Nord, c'est l'Afrique, c'est plus la France." Elle explique que c'est tout pareil que cette histoire de "pays de race blanche" pour laquelle on a fait tout un foin :

 

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Là aussi, cette phrase a été coupée d'un entretien que j'avais en sortie de meeting avec des militants, où j'étais en train de parler aussi des ghettos qui se constituent en France. C'est une réalité. Et donc par rapport à cela, vous avez des quartiers dont on voit bien qu'il y a une forme de ghettoïsation, de communautarisme qui est insupportable. Et la réalité c'est que quand vous allez, comme je le fais, très régulièrement, toutes les semaines, gare de l'Est [ou] gare du Nord, bah on voit bien qu'il y a une concentration qui nuit à l'intégration et à l'équilibre. Arrêtons, toujours, de caricaturer, de sortir une phrase, pour éviter le débat de fond. C'est ça la réalité.

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Vous remarquerez plusieurs choses : 1) Nadine Morano ne regrette pas les propos en question mais 2) elle prend tout de même soin de ne pas les répéter, préférant le terme de "concentration qui nuit à l'intégration et à l'équilibre" et 3) elle ajoute au passage la gare de l'Est à sa démonstration.

Les gens qui s'indignent d'un propos délibérément provocateur de Nadine Morano ne sont donc que des hypocrites et des malhonnêtes qui déforment la réalité pour éviter de la regarder en face. Contrairement à elle qui se concentre sur le "débat de fond" et non sur les "petites phrases".

Pour mémoire, sur les images diffusées par Le Supplément dimanche dernier, elle expliquait :

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Moi, dans le quartier où j'ai grandi, il y avait quatre familles africaines. Quatre ! Dont une est restée ma meilleure amie.



Après quand vous retournez dans ce quartier... Regardez la Gare du Nord. On n'a plus l'impression d'être en France, on a l'impression d'être en Afrique. Non mais... Vous arrivez à la Gare du Nord, c'est l'Afrique, c'est plus la France. On n'a pas le droit de le dire, bah je le dis parce que c'est vrai.

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Pendant l'interminable polémique sur la "race blanche", elle avait répété inlassablement qu'en disant cela, elle ne faisait que répéter ce que le Général de Gaulle avait écrit avant elle (ce qui n'était d'ailleurs pas exact). Et que là aussi, il serait sympa d'arrêter de tronquer et caricaturer son propos. Ce vendredi sur Radio Classique et Paris Première, elle maintient :

 

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Dans l'émission de Laurent Ruquier, j'avais parlé pendant 40 minutes de la vague migratoire de masse qu'on était en train de vivre. [...] Et j'avais répété que la France est un pays de race blanche, comme l'avait dit de Gaulle. C'est une simple évidence. Mais quand vous tronquez des propos, vous êtes dans la caricature.

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