Jean-Marie Le Pen renonce à se rendre à l'université d'été du FN

Publié à 15h01, le 06 septembre 2015 , Modifié à 15h25, le 06 septembre 2015

Jean-Marie Le Pen renonce à se rendre à l'université d'été du FN
Jean-Marie Le Pen © JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP

D'abord l'attente. Jean-Marie Le Pen allait-il venir à l'université d'été du FN ? Après avoir un tout petit peu fait parler de lui, samedi 5 septembre à Marseille, au moment du dessert, en annonçant la création du "Rassemblement Bleu Blanc Rouge" (ce pour quoi il va avoir quelques soucis tout de même), le patriarche semblait prêt à se rendre sur les lieux interdits. "C'est un combattant, un 'menhir' difficile à détruire. Il ne va pas rester dans un fauteuil", confiait au Lab son épouse Jany Le Pen.

Mais, dimanche, Jean-Marie Le Pen a renoncé. Celui qui, samedi, appelait de ses vœux la reconstruction et l'élargissement du "mouvement national", est allé jusqu'au bout de sa logique de main tendue au FN : il a préféré s'abstenir de perturber le discours de sa présidente de fille. Selon nos informations, il prendra finalement un avion à 16 heures, au départ de Marignane. 

Longtemps, le président d'honneur du FN a fait mine d'hésiter. Il était installé dans un hôtel le long de la Corniche, à 10 minutes à peine du parc Chanot, où se tient l'université d'été. "Il est un peu fatigué", confiait dans la matinée l'un de ses proches. "S'il vient, il voudra le faire seul, avec seulement son équipe, et éviter un scandale."

La présence, aux abords du parc Chanot, d'une vingtaine de soutiens de Jean-Marie Le Pen, laissait peu de mystère sur le déroulé de cette venue lepéniste. "On est là pour le faire entrer. Il a des droits et on veut que ses droits soient respectés", expliquait Philippe Oribes, ancien membre du DPS (voir ici), congédié pour avoir soutenu Jean-Marie Le Pen sur les réseaux sociaux. Autrement dit, même si les mots n'étaient pas prononcés, ces soutiens-là étaient prêts à en découdre pour faire pénétrer leur "patron" dans le parc Chanot. Ce que le fondateur du parti a préféré éviter, pour "ne pas en rajouter", comme l'explique un cadre frontiste.

Dans les allées de l'université d'été, on a cru entendre un "ouf" généralisé. Car s'il était venu, le "Menhir" aurait tout parasité. "Si on l'empêche d'entrer, on ne retiendra que cela de cette journée. Et si on le laisse venir, c'est pareil, il aura toute l'attention", soufflait auprès du Lab Steeve Briois.

"S'il vient, je vais devoir faire le têtard", s'amusait Stéphane Ravier, imitant de la main la larve fuyant dans les eaux. Après une passe d'armes par médias interposés avec le patriarche samedi, le maire du 7e secteur de Marseille peut être rassuré. Marine Le Pen aussi : contrairement à ce qui s'était passé lors du 1er mai, elle pourra s'exprimer sans attendre la fin du baroud d'honneur de son père.



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