Le multiplex politique du 8 novembre avec Valls, Royal, El Khomri, Cambadélis et Lagarde

Publié à 10h14, le 08 novembre 2015 , Modifié à 11h43, le 09 novembre 2015

Le multiplex politique du 8 novembre avec Valls, Royal, El Khomri, Cambadélis et Lagarde
Montage Le Lab © AFP

#MULTIPLEXPOLITIQUE – C’est dimanche, et comme chaque dimanche, c’est multiplex politique. Tout au long de la journée et des interviews politiques dominicales, le Lab se plie en quatre, voire plus, pour vous proposer ses morceaux choisis de ces rendez-vous.

Au programme de ce 8 novembre : Manuel Valls, Ségolène Royal, Myriam El Khomri, Jean-Christophe Cambadélis, et Jean-Christophe Lagarde.

  • Deuxième partie

>> Jean-Christophe Cambadélis, à C Politique, sur France 5


#Rep a sa Noël

Jean-Christophe Cambadélis se veut rassurant : la gauche sera unie pour les régionales, au moins au second tour. "Il n'y aura pas de désunion de la gauche. Je peux vous dire sur ce plateau que l'ensemble de la gauche sera unie au soir du premier tour", jure-t-il.

Sauf que Noël Mamère a un peu dit l'inverse, la semaine dernière, sur France 5, ce que ne manque pas de rappeler la journaliste Caroline Roux. Mais le premier secrétaire du Parti socialiste se moque un peu de ce que pense l'écolo. Pourquoi ? Parce que Noël Mamère n'est qu'un cumulard. Il dit :

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Le problème de Noël Mamère est qu'il n'est pas tête de liste aux élections régionales. Faut dire qu'il cumule déjà entre la députation et la mairie, il ne peut pas en faire trois, même si sa formation politique l'interdit. 

 

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Présentée comme ça, c'est sûr que l'union semble garantie...

#Pas des gugusses

Il y a une différence fondamentale entre Manuel Valls et Jean-Christophe Cambadélis : le premier répète à l'envi à quel point il serait dramatique que le FN remporte une ou plusieurs régions ; le second s'y refuse parce que, dit-il, il n'est pas "dans le catastrophisme". Ce qui ne veut pas dire que le chef du gouvernement l'est, lui.

Le premier secrétaire du PS ajoute :

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Je ne pense que c'est en disant aux Français : 'attention, il va se passer ça, attention, votre avenir est là, attention, le Front national va envahir un ensemble de régions, que l'on mobilise les gens. Il ne faut pas les prendre pour des gugusses. Ils savent réfléchir. Ils voient les enjeux. Et s'ils peuvent être déçus pour un certain nombre de prises de position ou en colère parce que ça ne va pas assez vite, ils voient où est le chemin de la réforme et qui le forme aujourd'hui.

 

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De l'avis de Jean-Christophe Cambadélis, les électeurs ne donneront donc pas les clés des régions au FN. Il reconnaît qu'il y aura "une poussée" du parti de Marine Le Pen au premier tour. Mais pas plus. Il dit : 

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Il y a un plafond de verre. Les Français à plus de 70% ne veulent pas que le FN dirige leur région

 

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#C'était bien chez Lucette

La visite de François Hollande chez Lucette a été beaucoup critiquée une fois que l'on a découvert que cet événement a été préparé en amont. Jean-Christophe Cambadélis, lui, trouve que c'était quand bien "sympathique" chez Lucette, une Lucette qui, même si elle n'a pas pu parler des réfugiés parce qu'"un gars de l'Élysée" le lui a interdit, "a été conquise", selon le premier secrétaire du PS.

Quant à l'organisation de cette visite, le député de Paris a une justification :

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Quand ce n'est pas préparé, on dit : 'mais qu'est-ce que c'est ces socialistes, c'est des amateurs'. Et quand c'est préparé, on dit : 'mais que-ce que c'est que ces socialistes, ils préparent tout à l'avance'. Donc c'est très bien.

 

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#Misogynie

Pour Jean-Christophe Cambadélis, si Myriam El Khomri a été autant attaquée après sa bourde sur BFMTV, c'est parce que c'est une femme et puis c'est tout.

Il dit : 

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Ca arrive à tout le monde d'avoir un trou. [...] Myriam El Khomri, une femme, elle en prend plein la gueule pour un trou, pour ne pas avoir su répondre à une question.

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Et le premier secrétaire du Parti socialiste de dénoncer une forme de "misogynie" dans la société.

Jeudi 5 novembre, la ministre du Travail n'a pas su dire combien de fois un CDD était renouvelable

>> Jean-Christophe Lagarde à BFM Politique

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#Cambadélis est pour Le Pen

Jean-Christophe Lagarde en est sûr : Jean-Christophe Cambadélis veut faire gagner Marine Le Pen aux régionales. Ce qui l'énerve un peu. Il dit :

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Je suis révolté par l'attitude de M. Cambadélis. Révolté. [...] Il a dit, il n'y a pas très longtemps que finalement, dans le Nord-pas-de-Calais-Picardie, que finalement, en PACA, il pourrait accepter que madame Le Pen soit élue. M. Cambadélis trace un signe égal entre Mme Le Pen et Xavier Bertrand. Quand il fait ça en réalité, il est en train d'espérer la victoire de Mme Le Pen.

 

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Et le président de l'UDI d'affirmer que Jean-Christophe Cambadélis a "construit" cette victoire du Front national. En témoigne, selon le centriste, le débat à nouveau relancé sur le droit de vote des étrangers, enterré illico par Manuel Valls.

Heureusement, d'après Jean-Christophe Lagarde, le Premier ministre, lui, ne veut vraiment pas d'une victoire frontiste. Il est en revanche plus soupçonneux en ce qui concerne François Hollande...

#El Khomri démission

Jean-Christophe Lagarde ne trouve aucune excuse à la ministre du Travail, qui n'a pas su répondre à Jean-Jacques Bourdin lorsque celui-ci lui a demandé combien de CDD il était possible de cumuler . "J'ai été atterré", commence le président de l'UDI, dénonçant "une forme de mépris" de la part des de ces politiques qui ne savent même pas ce que "n'importe quel Français" est capable de savoir.

Et le centriste d'estimer que Myriam El Khomri aurait dû démissionner. "Dans quel pays démocratique un ministre qui démontre une telle incompétence reste en fonction ?" demande-t-il avant d'ajouter :

 

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Il n'y a pas que ce diable qui s'habille en Prada. On a une gauche Prada qui est en train de ne pas se rendre compte que 600, 700 euros d'impôt pour un retraité, c'est beaucoup, de ne pas se rendre compte que les CDD, quand on parle de réformer le travail, il vaut mieux savoir de quoi on parle.

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Une référence que l'on n'attendait pas forcément ici. 

  • Première partie

>> Manuel Valls au Grand Rendez-Vous Europe 1/ iTélé/ Le Monde



 

#Ils ne le feront pas

Manuel Valls évoque la politique du gouvernement avec notamment la création d'un nouveau Code du Travail pour 2018, réforme "irréversible" selon lui. Un après l'élection présidentielle donc. Interrogé pour savoir s'il croit possible que la gauche soit encore au pouvoir à ce moment-là, il répond :

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C'est le choix des Français. Je vais prendre des exemples. 

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Et Manuel Valls d'égrener :

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J'entends beaucoup l'opposition, en l’occurrence souvent Nicolas Sarkozy mais pas seulement, parler de rupture ou revenant en permanence sur l'idée : 'nous allons abroger'. Ce que nous engageons sur le Code du travail, dans l'hypothèse où ils reviennent au pouvoir, ils ne pourront pas. La réforme des régions, le passage de 22 à 13 régions ? Ils ne le feront pas. Le non-cumul des mandats ? Ils ne le feront pas. La parité aux élections locales ? Ils ne le feront pas. Donc, dans notre pays, plutôt que de parler de rupture à chaque élection, parlons de notre capacité à réformer dans la durée. 

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#Ensemble, tout devient possible

Le Premier ministre est interrogé sur sa prétendue rivalité avec Emmanuel Macron, jeune ministre iconoclaste de son gouvernement qui bouscule un peu son camp. Et Manuel Valls est ferme au moment de répondre : tout va bien avec le ministre de l'Économie. Il dit :

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Il n'y a aucune rivalité. Répondre à cette question, c'est donner corps à des papiers qui n'ont aucune réalité.

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Puis Manuel Valls d'ajouter, après une question de Jean-Pierre Elkabbach sur le message à lui délivrer :

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Vas-y Emmanuel, continue, réformons ensemble. 

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#No Respect

En évoquant les attaques de la part de Nicolas Sarkozy sur son supposé "laxisme", Manuel Valls s'est lancé dans une lourde charge contre l'ancien président. En l'accusant notamment de "bafouer les règles de la République".

[À LIRE ICI ]

#Front républicain

Le Premier ministre le répète depuis des mois : aux régionales, il veut "tout faire" pour empêcher le FN de gagner une région . Sans forcément prononcer le mot magique de "front républicain". Nouvelle preuve aujourd'hui où il explique que le choix de se retirer ou non contre la menace FN au second tour pourra également toucher la droite avant d'ajouter :

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Le soir du premier tour, en fonction de la réalité exprimée par les Français, il faudra analyser ces résultats et tout faire pour le FN ne gagne pas. [...] Et réciproquement.

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Le tout avant d'expliquer :

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Dans ces moments-là, il faudra être DÉ-SIN-TÉ-RE-SSÉ.

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Une manière détourner d'avouer que, oui, le PS songe à un front républicain au deuxième tour comme l'annoncent déjà certains ministres anonymes

>> Ségolène Royal dans 12/13 Dimanche sur France 3



#Contradiction

Interrogée sur la proposition de Nicolas Sarkozy de contrôle de la vitesse sur l'autoroute par des sociétés privées, Ségolène Royal trouve cette proposition "très étrange". Elle explique :

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Pff, ça me parait très étrange comme idée. Pourquoi ? Parce que le contrôle des vitesses peut conduire à des sanctions. Ça, ça relève de l'autorité de l'État. Ça me parait impossible et d'ailleurs les sociétés d'autoroute n'en veulent pas. [...] Ce n'est pas réalisable dans le cadre d'un État républicain.

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Problème, le gouvernement prévoit bien cette mesure  comme l'avait dévoilé France Bleu Bearn le 5 novembre avec le témoignage du délégué interministériel à la sécurité routière. Toujours aussi "étrange" ?

#Dis-moi, ta voiture est électrique ?

Ségolène Royal est ministre de l'Écologie et tient à ce que son action se transforme en actes. Surtout sur les véhicules électriques. Et surtout au gouvernement. Interrogée sur une éventuelle surveillance de certains véhicules de ministres, elle confirme vérifier fréquemment l'aspect écolo de ces derniers. Elle explique :

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Ah mais oui. Pourquoi pas ? La politique c'est d'être exemplaire et c'est de s'appliquer à soi-même ce que l'on demande aux autres.

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Voilà donc les ministres "fliqués" par Ségolène Royal quant à leur consommation d'essence. Un bon point pour Christiane Taubira et son vélo

#Front Républicain

Comme Manuel Valls quelques heures plus tôt, Ségolène Royal est interrogée sur un éventuel front républicain au soir du 1er tour des régionales de décembre. Et la ministre a bien intégré les éléments de langage du gouvernement en refusant de se prononcer. Elle dit :

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Pardon de vous répondre comme ça mais, même sur ces sujets-là, c'est très compliqué d'annoncer des stratégies électorales parce que ça influe les électeurs qui se disent : 'Bah alors on n'a pas encore voté et les stratégies électorales se mettent en place ?' Les stratégies électorales, elles se mettent en place au soir du premier tour.

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Une déclaration qui va cependant moins loin que celle du Premier ministre qui répète que "tout doit être fait pour que le FN ne gagne pas de régions". 

 

>> Myriam El Khomri, au Grand Jury RTL / Le Figaro / LCI


#CDDGATE

Trois jours seulement après son énorme bourde sur le nombre de fois où un CDD peut être renouvelé , Myriam El Khomri revient une nouvelle fois sur *l'incident*. Elle admet que sa réponse sur le plateau de BFMTV n'était "pas exacte". Mais cela ne signifie pas, comme l'estime un auditeur de RTL, que la ministre est "en dehors de la vie réelle".

Myriam El Khomri se livre d'ailleurs à une grande justification de sa légitimité :

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Je suis complètement en phase avec la vie réelle. Ma réponse n'était pas exacte mais je rencontre aussi dans le cadre de mes visites sur le terrain de nombreuses personnes qui me disent : 'ça fait 10 fois que mon CDD est renouvelé'. C'est aussi ça la vérité. […]



J'ai fait du droit du travail. J'ai été étudiante, je suis juriste, j'ai un Bac+5 en droit, j'ai fait du droit du travail. Sur le moment je n'ai pas su répondre à la question. En effet, je viens de l'admettre juste avant. Ce que je veux dire c'est que mon travail - je travaille près de 16 heures par jour depuis deux mois – et la technicité de la matière, en effet, demande  qu'il y ait un travail approfondi. Mais sachez que moi, ma mobilisation, j'ai une vision politique, je suis bien sûr soutenue par des experts, je n'en ai pas besoin tous les quatre matins, j'ai une vision politique et mon sujet c'est que l'on avance dans notre pays pour améliorer l'emploi.

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La ministre du Travail explique également qu'en tant que secrétaire d'État à la Politique de la ville pendant un an, elle a été "dans les quartiers qui sont le plus touchés par le chômage" . 

#Marre

Elle dément avoir dit que, si elle était attaquée après sa bourde sur les CDD, c'est parce qu'elle est une "femme, jeune et beur". Mais Myriam El Khomri en a quand même un tout petit peu marre de devoir expliquer que oui, elle est bien Française.

Du coup, interpellée par un auditeur – soit-dit en passant délégué national du Rassemblement Bleu Marine - qui estime qu'elle est "la victime de ces dirigeants qui ne voit dans la composition d'un  gouvernement que le casting d'une télé-réalité", la ministre du Travail s'énerve :

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Je crois qu'on a quand même un problème dans notre pays, c'est que le nom ou la couleur de peau restent des marqueurs extrêmement importants. Et donc moi j'en ai marre de venir sur des plateaux pour me justifier que je suis Française. Sincèrement, casting photo, ça commence à devenir… Sincèrement, regardez comment est la société française. J'en ai marre de devoir me justifier sur mes origines.

"

Sur RTL début septembre, juste après sa nomination au ministère du Travail, Myriam El Khomri avait été interrogée sur ses origines. "Vous dites, je suis Marocaine par mon père. Ça donne quel trait de caractère ?", lui avait demandé Olivier Mazerolle.

[article édité au fur et à mesure des déclarations]

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