HOMME PROVIDENTIEL - C'est l'une des archives cruelles qui est le plus souvent renvoyée au visage de Nicolas Sarkozy. Il avait promis "d'arrêter la politique" en cas de défaite à la présidentielle de 2012 et qu'alors on "n'entendrait plus parler de [lui]". Et puis finalement, il n'a pas du tout arrêté. En tout cas pas définitivement. Le feuilleton de son retour annoncé a été entretenu durant des mois, avant qu'il ne se déclare enfin candidat à la présidence de l'UMP, en septembre 2014. Une fois cette étape franchie, est survenu un second feuilleton : celui de sa candidature à la primaire de la droite, officialisée sans surprise en cette fin août 2016.
Sur RTL lundi 29 août, Nicolas Sarkozy est prié de s'expliquer sur ce revirement, que de nombreux Français voient comme un "mensonge". Il assure d'abord avoir bien tenu sa promesse dans un premier temps, avant bien sûr d'être contraint de la briser par des circonstances dramatiques qui appelaient un sauvetage de sa part. Il dit :
"J'avais dit que j'arrêtais la politique, je l'ai arrêtée. Et puis il s'est trouvé que deux ans et demi après que j'ai arrêté la politique [...], j'ai vu mon parti d'alors, l'UMP, qui s'effondrait, monsieur Fillon et monsieur Copé qui se déchiraient, madame Le Pen qui triomphait. Il a fallu que je reprenne le travail, que je redresse ma formation politique. Dix-huit mois après, elle est devenue la première formation politique de France, j'ai rassemblé mes amis, nous avons gagné les élections départementales, nous avons gagné les régionales, nous avons rétabli la situation financière du parti.
Croyez-moi, j'étais très heureux dans ma vie d'avant, mais puisqu'un défi se présente, que ce défi s'appelle la France - tout pour la France -, j'ai bien l'intention de le mener de toutes mes forces.
"
Il aurait donc préféré continuer sa "vie d'avant", celle de conférencier international / recruteur officieux pour le PSG / coureur cycliste semi-professionnel / jeune papa heureux. Mais il n'a pas eu le choix. La survie de son parti et l'avenir de la France dépendaient de lui. Un argumentaire qu'il avait déjà tenu par le passé.
Il assure par ailleurs qu'au moment où il avait promis de se ranger des voitures, il en croyait chaque mot :
"Quand je ne dis pas ce que je pense, ça se voit. Et ça ne s'arrange pas avec l'âge. Donc j'étais parfaitement sincère.
"
Mais les aléas de la vie l'ont forcé à se dédire, que voulez-vous...