THIS IS NOT PROVOCATION - Les images sont d'ores et déjà passées à la postérité. Privé de parole lors du défilé du FN le 1er mai dernier, Jean-Marie Le Pen s'incruste ostensiblement à la tribune pendant la prise de parole de Marine Le Pen et s'offre un baroud d'honneur de 20 secondes. Il ne parle pas mais lève les bras, poings serrés en signe de triomphe. À l'arrière-plan, la présidente du FN est réduite au silence. Clairement, le président d'honneur du FN est alors au sommet de son art : la provocation. Aujourd'hui encore, pourtant, il se défend de toute malveillance.
Vendredi 17 juillet, Marianne publie des propos tenus par Jean-Marie Le Pen à l'occasion d'une interview réalisée la semaine passée. Et pour lui, cela ne fait aucun doute : si la scène a suscité la polémique, c'est la faute de Marine Le Pen. Il explique :
"Ce n'était pas une provocation. Marine devait parler à midi, et elle a commencé son discours à 11h30. Moi, je m'étais dit, avant que Marine ne prenne la parole, je vais aller saluer la foule, et recevoir l'ovation que j'estime méritée. Et, au moment où je monte l'escalier, je vois Marine sur l'estrade. Je monte quand même, et je salue, mais je ne reste pas longtemps. Elle a considéré mon apparition, m'a-t-on dit, comme une provocation, alors que je faisais partie du défilé officiel. Je devrais être un officiel qui ne se montre pas, sans doute...
"
Si cette séquence surréaliste s'est produite, c'est donc parce que Marine Le Pen n'a pas respecté le programme établi, argumente son père... qui admet dans le même temps être allé au bout de sa démarche malgré la présence de sa fille sur l'estrade. S'il avait vraiment voulu éviter toute "provocation", il aurait évidemment rebroussé chemin.
Marine Le Pen explique d'ailleurs au Lab que son père avait été "informé vers 11h15" de ce changement d'horaire. Or, il s'est imposé à la tribune à 11h28.
Oui mais voilà, il la voulait, cette "ovation" qu'il "estimait méritée".
Depuis le début de cette interminable crise interne et familiale, le fondateur du parti répète être dans son bon droit, s'estime injustement et honteusement mis à l'écart. D'autant, avance-t-il, que ses propos à l'origine de ce conflit - sur les chambres à gaz et Pétain, notamment - n'ont pas varié d'un iota depuis des années. Il se considère donc sacrifié sur l'autel de la "dédiabolisation" - "délepénisation", aime-t-il à préciser.
Une posture de victimisation qui lui sert opportunément à l'heure actuelle, alors qu'un bras de fer judiciaire l'oppose à la direction du FN, et dont il est pour le moment vainqueur.
La présidente du FN, elle, balaye :
"Je n'entends pas m'exprimer sur un sujet en même temps aussi ancien et dérisoire.
"
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