TOUS ENSEMBLE - Jean-Vincent Placé ne milite pas seulement pour un retour des Verts (et donc sa propre nomination) au gouvernement "dès cette année". Ambitieux pour lui-même, le patron des sénateurs écologistes pense aussi au pays. Et selon lui, la France a besoin d'un rassemblement politique très large, qui irait des communistes jusqu'aux centristes.
Invité de RTL lundi 2 mars, le sénateur de l'Essonne explique qu'il est "bien sûr" possible de voir sa formation réintégrer le gouvernement après les élections départementales des 22 et 29 mars. Mais il voit plus grand et surtout au-delà des rangs d'EELV. Il dit :
"Moi je souhaiterais qu'il y ait une grande alliance des femmes et des hommes de bonne volonté, qui irait disons d'un communisme responsable jusqu'aux centristes, jusqu'aux humanistes, jusqu'aux républicains de progrès.
"
Une sorte d'union nationale qu'il justifie par "les menaces que rencontre notre pays et la situation que ce pays vit aujourd'hui". "Nous avons besoin de tout le monde", estime-t-il. Reste tout de même à Jean-Vincent Placé à définir ce qu'est le "communisme responsable", lui qui fustige le "gauchisme puéril" qui règne à son sens chez les Verts.
On ne sait s'ils l'ont déjà évoquée sérieusement, mais cette "alliance" promue par Jean-Vincent Placé se rapproche de celle défendue par Marielle de Sarnez. Le 23 février, la vice-présidente du MoDem plaidait en effet pour un "large rassemblement" en vue de 2017. Elle affirmait alors :
"Il faut des rassemblements larges, de la droite républicaine représentée par Juppé jusque grosso modo aux sociaux-démocrates représentés par Valls et en passant par le centre et par Bayrou.
"
Le périmètre de ce rassemblement n'est donc pas le même que dans l'esprit de Jean-Vincent Placé, l'aile gauche du PS n'étant visiblement pas conviée par le bras droit de François Bayrou. Et encore moins les communistes, "responsables" ou non. En revanche, Alain Juppé fait partie des plans de la centriste, quand l'écologiste ne le nomme pas expressément.
De son côté, François Bayrou n'est peut-être pas tenté. Pour les élections départementales, en tous cas, le Modem ne fera aucune alliance locale avec le PS et la gauche. Manière de donner des gages à l'UMP et Nicolas Sarkozy, qui réclame du centre qu'il soit à ses côtés "matin, midi et soir". Ce à quoi le troisième homme de 2007 avait pourtant répondu qu'il avait "une autre idée du bonheur".