GOOD BOY - Il l'assure : son exclusion de la visite à Florange par le président de la République ne l'a pas DU TOUT "agacé". Invité de RTL ce 27 septembre, Arnaud Montebourg a expliqué qu'il n'était pas du voyage à cause de ses "obligations à Bruxelles". Et a ajouté que François Hollande "préférait y aller seul".
La veille, pour son retour à Florange, le président était en effet accompagné d'Aurélie Filippetti, locale de l'étape, mais pas de son ministre du Redressement productif, longtemps porteur du projet de loi appelé, désormais à tort, "loi Florange", et chantre de la nationalisation. Resté hors de la confidence jusqu'au jour de l'annonce, ce manque d'information avait provoqué la colère d'Arnaud Montebourg .
Mais sur RTL ce vendredi, le ministre dit comprendre le choix du président :
"Je crois que le président préférait y aller seul et c’était une manière pour lui d’affronter ceux qu’il semblait avoir déçus. Et je vois que finalement les esprits se sont rencontrés.
"
Même explication d'un proche conseiller du chef de l'Etat, interrogé par Le Lab à l'occasion de ce déplacement sur le site d'ArcelorMittal :
"Il aurait pu venir avec beaucoup de ministres. (...) Il a dit à Arnaud Montebourg que c'était le mieux, pour que la discussion se fasse le plus directement possible, qu'il fallait que ce soit directement avec lui que ça se passe. Directement avec lui.
"
Et Arnaud Montebourg de revendiquer sur RTL un (nouveau) statut de "bon petit soldat" :
"Vous savez, je suis un bon soldat. Et par ailleurs je ne suis même pas un déserteur ! Un soldat, il est combat. Et moi je me bats pour le made in France.
"
"Un bon soldat doit-il taire ses états d'âme ?", lui demande alors Jean-Michel Aphatie. Réponse du ministre :
"Je crois que c’est mieux comme ça
"
Taire ses états d'âme, c'est également ce que fait Arnaud Montebourg depuis la sortie de Manuel Valls sur "l'illusoire" intégration des Roms en France.
Le jour de cette déclaration, Arnaud Montebourg réagit à chaud et estime que ces propos "méritent d'être corrigés ". Un point de vue adouci dès le lendemain, altertant critiques et pommade à l'égard de son collègue.
Ce vendredi sur RTL, il tient cette position, s'accorde avec la ligne gouvernementale et dit soutenir la politique du ministre de l'Intérieur. Avec une façon bien à lui d'expliquer ce changement de ton :
"On peut soutenir une action et condamner un propos, ce sont des choses assez simples.
On peut dire : son action, elle me convient mais vous voyez ce propos je ne suis pas d’accord.
Dans votre couple Monsieur Aphatie, des fois vous soutenez l’action de votre femme et parfois vous dites "tu es allée un peu loin". C’est la vie.
Dès qu’on est un peu plus de deux, qu’on est une famille, qu’on est une communauté humaine, on peut avoir des désaccords et faire de grandes choses !
"
Pour ne fâcher personne, Arnaud Montebourg estime qu'il y a "un très bon équilibre entre les deux thèses", celle d'intégration défendue par Cécile Duflot et celle de fermeté de Manuel Valls.