Deux jours après sa déclaration de candidature pour la présidence de l'UMP, et alors que son grand rival François Fillon n'a pas encore annoncé les noms de son équipe, Jean-François Copé se lance : ceux qui veulent le voir à la tête du parti voteront également pour Luc Chatel, comme vice-président, et Michèle Tabarot, en tant que secrétaire générale.
Voilà pour le triumvirat. En cas d'élection, Jean-François Copé propose également de nommer Jean-Pierre Raffarin, un de ses lieutenants de campagne, à la tête du Conseil national de l'UMP.
Une équipe pour laisser vivre les mouvements
Voter pour Jean-François Copé au congrès de novembre, c'est élire son triumvirat. Le candidat à la présidence de l'UMP dévoile ses colistiers dans Le FigaroMagazine à paraître le week-end du 1er septembre. Luc Chatel a vocation à devenir vice-président et Michèle Tabarot secrétaire générale.
Qui sont-ils ?
> Luc Chatel, l'ancien ministre, libéral et apprécié des militants
(Maxppp)
Ancien ministre de l'Education sous Nicolas Sarkozy, Luc Chatel représente la frange "libérale, indépendante et réformatrice" de l'UMP, issue du parti Démocratie libéral. Au congrès, il déposera d'ailleurs une motion avec un groupe de parlementaire nommé "Réforme et liberté", pour que son courant pèse dans les nouvelles instances du parti.
Une motion plébiscitée par les sympathisants UMP : elle rassemble 36% d'intentions de vote. Avoir un Luc Chatel dans son équipe est donc une bonne réserve de voix pour Jean-François Copé.
Luc Chatel fait partie des "six mousquetaires", appelés également "la bande à Copé", formée en septembre 2010 pour contrer Xavier Bertrand à l'UMP et dont il ne reste plus vraiment trace aujourd'hui.
> Michèle Tabarot, libérale également et députée-maire du Cannet
Comme Luc Chatel, elle est issue du parti Démocratie libéral, libéral sur le plan économique et conservateur sur les questions de société, qui s'est fondu dans l'UMP.
A l'image d'Eric Ciotti, directeur de campagne de François Fillon, ou de Christrian Estrosi, candidat éventuel, elle représente la droite dans les Alpes-Maritimes, l'une des principales fédérations UMP.
C'est aussi un atout parité pour Jean-François Copé qui traine une image négative sur ce plan. Avant les législatives, le secrétaire général du parti avait en effet affirmé qu'il était prêt à "payer des amendes" pour non respect de la parité car l'UMP avait "besoin d'un maximum de députés élus".
Comme François Fillon qui compte parmi ses lieutenants Valérie Pécresse, Jean-François Copé cherchait donc une femme à ses côtés. Signe précurseur, le 1er août, il avait demandé à Michèle Tabarot de lui organiser un meeting dans les Alpes-Maritimes autour d'une paella.
> Premier à soutenir le candidat dans les médias, Jean-Pierre Raffarin, lui aussi issu du parti Démocratie libérale mais aussi de l'UDF, et leader du courant des "humanistes"à l'UMP, sera nommé président du Conseil national du parti si Jean-François Copé est élu.
Avec un tel entourage, le candidat Copé veut ainsi prouver sa volonté de laisser vivre pleinement les mouvements au sein du parti, chose prévue par les statuts mais encore jamais appliquée.