Parler oui, mais parler pour quoi dire ? Dans Le Monde du jour (article payant), plusieurs ministres, ainsi que Ségolène Royal, l'ancienne compagne du chef de l'Etat, distillent leurs petits conseils à leur grand patron, François Hollande, avant l'interview que celui-ci accordera à France 2, jeudi 28 mars, annoncée, depuis dimanche, comme "sans annonce".
Ca commence par Stéphane Le Foll, le fidèle, l'idéologue, et nouveau héros de la guerre contre le off:
"Il faut qu'il porte un regard lucide sur la stituation, mais en même temps qu'il ne donne pas l'impression que tout est foutu.
"
Suit, au gouvernement, Manuel Valls, qui use d'un"nous"intriguant, donnant presque l'impression que François Hollande s'exprimera en tant que porte-parole de son ministre de l'Intérieur :
"Ce que nous faisons au pouvoir, nous devons le dire et pleinement l'assumer.
Expliquer que ce n'est pas une parenthèse, mais un choix durable.
"
François Lamy, longtemps bras droit de Martine Aubry, réputé un peu plus éloigné de François Hollande, se fait plus incantatoire, ET maître du timing :
"Il faut dire que sur la durée, ça va marcher, iondiquer le bout du tunnel.
La perspective, c'est la fin du quinquennant.
"
Deux autres conseils marquants sont également distillés dans cet article, n'émanant pas de membres du gouvernement mais de proches du chef de l'Etat.
D'abord, celui de l'ancienne compagne de François Hollande, la présidente de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal :
"Il y a deux enjeux : asujettir la finance et réenchanter le rêve français.
"
L'incitation à "asujettir la finance" est évidemment très lourde de symboles. François Hollande se voit souvent reprocher son discours par trop lyrique du Bourget, pendant la campagne, dans lequel il promettait de mener le combat contre son "adversaire, la finance".
Enfin, en off, évidemment off, un "conseiller" de François Hollande assure avoir adressé le conseil suivant au chef de l'Etat :
"Je lui ai dit : tu serres les fesses, tu serres les coudes, tu serres les rangs.
"
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