Il faisait partie des hésitants de l’UMP. Il a désormais pris sa décision : Henri Guaino participera le 13 janvier à la manifestation anti-mariage gay, a-t-il ainsi annoncé, vendredi 4 janvier sur Europe 1.
La veille, c’était Brice Hortefeux qui faisait son "coming out" en déclarant également qu’il irait "à titre personnel"à cette manifestation.
Ainsi le député des Yvelines et ancienne plume de Nicolas Sarkozy a déclaré, ce vendredi sur Europe 1 :
J’y serai oui. Mais je n’y resterai que s’il n’y a pas de dérapages, il n’y a pas d’outrance.
Ce projet est un projet qui entraine des bouleversements très profonds et qui peut avoir des conséquences énormes sur nos équilibres sociaux, notre façon de vivre ensemble, sur notre représentation collective.
Surtout, ce proche de Nicolas Sarkozy et néodéputé depuis juin dernier estime que le Parlement n’est pas légitime pour légiférer sur une question qui entraîne des "bouleversements très profonds".
C’est pourquoi il en appelle à François Hollande pour consulter "le peuple" par référendum, véritable raison de pourquoi il descendra battre le pavé contre ce texte de loi :
C’est un projet qui ne peut pas être adopté par une simple loi ordinaire dans l’enceinte du Parlement.
Je ne demande qu’une chose au Président de la République : sur un tel projet, dont la Garde des Sceaux dit elle-même que c’est un changement dans la civilisation, ce n’est pas au Parlement tout seul d’en décider, c’est au peuple.
Monsieur le Président de la République, donnez la parole au peuple.
Henri Guaino formule ici la même requête que Christine Boutin avait faite, à savoir l’organisation d’un référendum sur le mariage pour tous.
Or, comme l’avait démontré "Le Vrai/Faux de l’Info", il n'y a aucune chance pour que cette demande d'organiser un référendum soit satisfaite. Et pour cause : ce serait anticonstitutionnel.
[Edit 14h] "Une inconstitutionnalité" que réfute Henri Guaino. Contacté par le Lab, le député s'explique :
Ce n’est pas vrai. Il n’y a aucun moyen d’empêcher le président de la République de faire un référendum.
D’autre part, le contrôle du Conseil constitutionnel est a posteriori. Jamais a priori. Donc l’argument d’anticonstitutionnalité n’est pas recevable.
Jusqu’ici, les ténors de l'UMP, qui commencent à se prononcer sur le sujet depuis que Jean-François Copé a appelé, au nom de l'UMP, à se rendre à la manifestation du collectif contre l'ouverture du mariage aux personnes du même sexe, sont partagés.
Parmi les "anti", on trouve aussi Xavier Bertrand. Le 9 décembre, il a annoncé qu'il manifesterait contre la réforme.
Chez les hésitants, il y a Nathalie Kosciusko-Morizet qui ne souhaite pas être associée à n'importe quoi. Elle répète donc qu'elle portera une attention toute particulière aux "slogans" avant d'arrêter sa décision.
D'autres, comme Benoist Apparu ou Roselyne Bachelot, se montrent au contraire clairement opposés à une telle manifestation.