EH BEN BRAVO - Tenter de prédire les chiffres du chômage est un jeu dangereux. Après Laurent Wauquiez et son pronostic *un peu* foireux concernant les chiffres du mois de janvier, c'est Carole Delga, membre du gouvernent, qui a fait étalage de ses talents d'oracle, mardi 24 mars.
"Il semblerait que nous pourrions avoir en effet une nouvelle plutôt favorable" pour le mois de février, s'était avancée la Secrétaire d'État chargée du Commerce, de l'Artisanat, de la Consommation et de l'Économie sociale et solidaire. Résultat : les chiffres annoncés jeudi l'ont complètement contredite, le chômage étant reparti à la hausse.
Et cela fait doucement rigoler Jean-Christophe Lagarde. Le président de l'UDI, invité de RFI jeudi 26 mars, a d'abord commenté ces chiffres en déplorant que "malheureusement, mois après mois, les chiffres s'alignent et les chômeurs s'entassent plus nombreux à Pôle Emploi." Et le député de Seine-Saint-Denis n'a pas raté l'occasion de se payer Carole Delga :
J'ai été effaré en apprenant cette nouvelle parce qu'on a une secrétaire d'État que personne ne connaît, qui s'appelle madame Delga, qui parlait hier matin de 'nouvelle plutôt favorable' pour l'emploi. (...) Quand j'entends madame Delga, une représentante du gouvernement, dire que ce sont des 'nouvelles plutôt favorables', je me dis qu'il faut qu'elle arrête de fumer le cigare ou la moquette.
Voilà qui n'est pas très agréable pour la secrétaire d'État, qui se voit sans façon classer parmi les ministres inconnus, aux côtés d'un certain Patrick Kanner. La principale intéressée devrait également goûter cette référence au cigare, elle qui se refuse à croire que Manuel Valls s'en soit offert un en constatant les résultats du premier tour des départementales.
Les membres du gouvernement ont en tous cas repris l'habitude de se risquer à faire des pronostics à propos du chômage. François Rebsamen lui-même a récemment pris "l'engagement" d'une "stabilisation voire d'une baisse du chômage" d'ici à "la fin de l'année 2015", après avoir pourtant, il y a moins d'un an, ostensiblement rompu avec les prévisions auxquelles se livrait son prédécesseur au ministère du Travail, Michel Sapin.
[BONUS TRACK] Guérini et FN, même combat
Contrairement à l’UMP, l’UDI refuse le "ni-ni" dans l’hypothèse d’un duel électoral opposant le FN et la gauche. Jean-Christophe Lagarde a encore récemment réaffirmé cette divergence d’appréciation d’avec le parti de Nicolas Sarkozy, son allié lors des départementales.
Mais l’adhésion de l’UDI au Front républicain autorise une exception : pour l’ex-socialiste Jean-Noël Guérini. Alors que le sulfureux président du conseil général des Bouches-du-Rhône sera opposé au Front national dimanche prochain, Jean-Christophe Lagarde a expliqué :
Il n’y a qu’une seule exception dans cette élection, c’est à Marseille (…). Nous appelons à voter blanc. Parce qu’on ne peut pas dire aujourd’hui – même si la présomption d’innocence doit être respectée – que les soupçons qui pèsent sur monsieur Guérini peuvent inciter à utiliser son bulletin pour faire barrage à l’extrême-droite.
Jean-Noël Guérini est mis en examen pour, entre autres, "association de malfaiteurs" dans une affaire de marchés publics présumés truqués.