Y a-t-il des visées électorales ? Alors que la campagne présidentielle de 2017 est de plus en plus présente dans le débat et les têtes avec les diverses primaires organisées, un sujet revient régulièrement dans la bouche des dirigeants socialistes : la question du cannabis. Un sujet populaire dans l'électorat de gauche. Tiens, tiens.
Ils sont ainsi nombreux à vouloir ouvrir un débat sur la dépénalisation du cannabis, comme l’ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira , le candidat à la primaire du PS Benoît Hamon , le patron des députés PS Bruno Le Roux, le secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement Jean-Marie Le Guen ou encore Jean-Michel Baylet (et même à droite NKM ou Jean-Christophe Lagarde ). Et là, c’est la ministre de la Santé, depuis toujours opposante à la dépénalisation, qui remet une petite boulette dans la machine.
Dans une interview à Libération ce mardi 11 octobre, Marisol Touraine estime qu’un débat sur le cannabis "s’impose". Elle explique :
"A l’évidence, un débat sur cette question s’impose, mais un débat de santé publique. Dire, comme le prétendent certains, que la consommation ne comporte aucun risque et qu’une évolution s’impose pour des raisons d’ordre public, cela me paraît irresponsable, et surtout cela ne règle pas le problème de santé publique.
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Et de poursuivre :
"Comme ministre de la Santé, je veux qu’un débat ait lieu. On ne peut pas dénoncer les effets du tabac ou de l’alcool et ouvrir le marché du cannabis. La question de la nature de la sanction doit être posée, en lien avec le renforcement des politiques de prévention.
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Mais elle jure que le PS ne prépare pas le terrain pour en faire un sujet de campagne ou l’une de ses propositions pour 2017. Non, non, ne voyez rien d’électoraliste dans ces prises de positions. "Je connais trop les crispations dans ce pays pour ne pas savoir qu’une campagne présidentielle risque d’hystériser ces questions", se défend Marisol Touraine.
Invitée de la matinale de BFM TV ce mardi, Marisol Touraine a précisé sa pensée, confirmant la nécessité, selon elle, d'un débat "sur la nature de la sanction". Elle ajoute :
"Un débat est utile. Est-ce que la campagne présidentielle est le meilleur moment ? C’est évidemment le moment de tous les débats. D’un autre coté, on voit bien que c’est aussi le moment où on caricature les positions de façon trop rapides. Il faut qu’un débat puisse avoir lieu notamment sur l’efficacité de la sanction. Je ne veux pas banaliser le cannabis. La question est : est-ce que la sanction pénale qui existe aujourd’hui est efficace ? Est-ce qu’une amende forfaitaire ne serait pas une meilleure sanction ?
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Pourtant, mi-avril, après les sorties sur le sujet de Jean-Marie Le Guen, le gouvernement avait éteint l’ouverture de tout débat sur la dépénalisation du cannabis. Une dépénalisation que défendait le PS en 2011 .