Le multiplex du dimanche 17 septembre avec Quatennens, Le Foll, Collomb, Vallaud, Valls et Calmels

Publié à 09h56, le 17 septembre 2017 , Modifié à 19h54, le 17 septembre 2017

Le multiplex du dimanche 17 septembre avec Quatennens, Le Foll, Collomb, Vallaud, Valls et Calmels

#MULTIPLEX - C'est dimanche et comme tous les dimanches, c'est multiplex. L'occasion pour le Lab, au moins une fois dans la semaine, de se mettre en quatre et de vous proposer le meilleur des interviews dominicales de ce dimanche 17 septembre.

Au menu : Adrien Quatennens au Grand Rendez-Vous Europe 1 / Les Échos / CNews, Gérard Collomb au Grand-Jury RTL / LCI / Le Figaro, Boris Vallaud dans BFM Politique, Stéphane Le Foll dans Questions politiques sur France Inter / franceinfo / Le Monde, Virginie Calmels dans Le Live politique sur LCI et Manuel Valls dans 19h le dimanche sur France 2.

  • Adrien Quatennens

#Apaisement

Depuis des mois, et plus encore depuis les élections législatives, rien ne va plus entre les communistes et la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon. Et cette tension est apparue à son comble lors du discours de Pierre Laurent samedi 16 septembre à la Fête de l’Huma, devant tout l’état-major LFI assis au premier rang. Et le patron du PCF en a profité pour tenir un discours offensif envers Jean-Luc Mélenchon. Ce qui a exaspéré les élus LFI présents .

Ce dimanche, Adrien Quatennens, député LFI du Nord, a joué l’apaisement, tout en regrettant le discours de "la direction communiste" mais assurant ne "pas vouloir en faire un incident" :

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Piégé ? Non. Déçu ? Oui. Nous sommes venus avec un état d’esprit positif, fraternel. Jean-Luc Mélenchon était absent pour bonne raison. (…) On se retrouve au premier rang, dans un esprit constructif et alors que Pierre Laurent regrette que les commentateurs ne parlaient que de l’absence de Jean-Luc Mélenchon, il a beaucoup trop parlé de Jean-Luc Mélenchon et avec une charge en règle. Oui, il y a des désaccords stratégiques. Même si c’est dommageable, on ne va pas en faire un incident. (...) A l’Assemblée nationale, nous travaillons avec les communistes.

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Un geste d’apaisement donc, mais tout en soulignant les divergences. Il n’empêche que le discours de Pierre Laurent est bien resté en travers de la gorge des Insoumis, présents en nombre au grand raout communiste de La Courneuve. Se retrouveront-ils le 23 septembre pour manifester, à l'appel de LFI, contre la réforme du code du travail par ordonnances ?

#Libération

Ce dimanche 17 septembre, le journaliste Loup Bureau est rentré en France après 51 jours de détention en Turquie . Une bonne nouvelle qui "satisfait" Adrien Quatennens. "C’est un soulagement, donc oui, bravo (à Emmanuel Macron, ndlr) de l’avoir obtenue", se réjouit le député insoumis avant d’embrayer sur les relations plus que conflictuelles entre LFI et les médias.

Car LFI envisage de créer sa propre chaîne de télévision , après la chaîne Youtube de Jean-Luc Mélenchon destinée à esquiver les journalistes comme intermédiaires. Mais, assure Adrien Quatennens, "nous ne disons pas qu’il faut se débarrasser des journalistes". Il poursuit :

 

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Nous interrogeons l’indépendance des journalistes que nous souhaitons profondément. Il y a toutes sortes de journalistes qui se prétendent objectifs ou neutres. Mais je considère que l’objectivité ou la neutralité, en politique, ça n’existe pas. Tout est politique. Nous voulons libérer les médias, s’assurer de l’indépendance des journalistes. Nous, nous serons les garants de l’indépendance des journalistes.

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  • Gérard Collomb

#Chambrage

Accusé par Eric Ciotti de ne pas avoir pris la mesure de l’ouragan Irma, Gérard Collomb lui a répondu ce dimanche. Et le ministre de l’Intérieur, sourire en coin, a préféré manier l’ironie pour se moquer de la bourde du député LR qui avait estimé qu’on aurait pu mieux prévoir l’ouragan car "il était déjà passé aux Etats-Unis" (ce qui est faux) :

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Quand on veut critiquer, il convient d’abord de ne pas se tromper soi-même. J’ai écouté avec un peu d’amusement la façon dont il s’exprimait puisqu’il pensait que Irma venait des Etats-Unis. Les cyclones naissent plutôt du côté de l’Afrique.

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Eric Ciotti avait dénoncé une "défaillance de l’Etat" et demandé une commission d’enquête parlementaire, assurant alors que l’Etat aurait pu mieux anticiper le phénomène puisqu’il "était déjà passé aux Etats-Unis". Sauf qu’Eric Ciotti s’est planté, Irma venant du Cap-Vert, au large de l’Afrique. Sans doute avait-il confondu avec l’ouragan Harvey qui avait frappé, fin août, le Texas. Ballot.

#Le sens des priorités

Après avoir annoncé que le gouvernement proposera d’ouvrir la PMA à toutes les femmes en 2018 , la secrétaire d’Etat Marlène Schiappa a tempéré son annonce en affirmant que "la PMA sera adoptée avant la fin du quinquennat" . Un report qui n’est pas pour déplaire à Gérard Collomb, pas défavorable à cette mesure mais fermement "opposé à la GPA". Pour l’ancien maire de Lyon, il faudra, quand ce texte sera débattu, mettre "des garde-fous" car cette loi peut, dit-il, "heurter des consciences" :

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Ça pose un certain nombre de problèmes donc il faudra mettre des garde-fous. Ce sont des lois sensibles qui peuvent heurter des consciences.

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Mais, pour le ministre de l’Intérieur, il ne s’agit pas d’une priorité, loin de là. Il poursuit :

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Pour moi, le problème fondamental aujourd’hui c’est celui de vaincre le chômage. Je proposerai qu’on puisse résoudre le problème du chômage avant de s‘attaquer aux problèmes civilisationnels. Je n’ai pas vu ce projet porté dans le calendrier que l’on nous a donné. La priorité est économique et sociale.

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En résumé, ouvrir la PMA à toutes les femmes, pourquoi pas, selon Gérard Collomb, mais pas tout de suite.

  • Stéphane Le Foll

#Pas dans la rue

Stéphane Le Foll, en tant que dernier défenseur du quinquennat Hollande, n'entend pas laisser ni Emmanuel Macron ni Jean-Luc Mélenchon prendre tout l'espace politique laissé béant par la débâcle électorale.

Pour l'ancien porte-parole du gouvernement, la social-démocratie à la française n'est pas morte. Au contraire, elle compte se relever en opposition à l'actuel gouvernement, mais elle n'est pas prête de s'allier avec la gauche radicale. Stéphane Le Foll développe :

 

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Le socialisme jaurésien n'est pas sur la ligne Mélenchon. [...] On n'est pas dans la rue, mais ça ne veut pas dire qu'on n'est pas contre [les ordonnances, NDLR]. Dans social-démocratie, il y a démocratie, et moi je ne suis pas partisan d'une démocratie qui se fasse dans la rue. On a été il y a quatre mois aux responsabilités et on basculerait maintenant dans la rue pour faire changer les choses ? Enfin, faut quand même avoir un tout petit peu de sens de l'Histoire, un tout petit peu de sens de la responsabilité. Moi, c'est pas position, voilà pourquoi je ne suis pas dans la rue.

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#Monsieur Loyal

Même s'il lui est arrivé de craquer, voire de dire du mal de François Hollande , quoi qu'il arrive, Stéphane Le Foll reste et restera hollandais (bien qu’il commence à se lasser qu'on le lui rappelle sans cesse). Il est "loyal", "fidèle", le député Nouvelle gauche l'a toujours dit. Mais ce dimanche, il pousse le cran un peu plus loin. Stéphane Le Foll est LE fidèle parmi les fidèles, Monsieur Loyal.

Stéphane Le Foll développe :

 

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J'ai toujours été loyal avec tous ceux qui étaient au gouvernement, quels qu'ils soient et quoi qu'ils disent. Je ne suis pas le premier des hollandais. J'ai été fidèle. J'ai été 26 ans avec François Hollande, directeur de cabinet, directeur de campagne jusqu'en 2011. Maintenant, j'ai envie de faire et de dire ce que j'ai envie, c'est ma liberté. [...] A moi de montrer que je suis comme je suis. Je vais vivre avec ça, je l'assume, je ne vais sûrement pas remettre en cause ma loyauté. J'écoute tous ceux que vous pouvez inviter et du côté de la loyauté et de la fidélité, il y a des valeurs qui ont été perdues. Alors s'il y en a un qui les incarne, il continuera à les incarner.

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Les ministres du quinquennat précédent qui se sentent concernés apprécieront.

 

#J'ai été ministre de l'Agriculture

Stéphane Le Foll ne serait pas contre l'idée de reprendre le PS en main . L'avenir de la social-démocratie, la stratégie, les alliances, etc. Tant de questions auxquelles il aime apporter sa touche personnelle. Il va sans dire que dans sa vision de l'avenir du PS, il n'est pas question de Benoît Hamon (alors Jean-Luc Mélenchon, vous imaginez bien…). Et pour l'expliquer une énième fois, rien de tel qu'une bonne métaphore comme l'ex-ministre de l'Agriculture en a le secret :

 

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Que ceux qui pensent que Benoît Hamon a raison rejoignent le M1717. [...] Il faut une clarification. Vous savez, quand vous êtes dans l'agriculture, vous faites des tailles pour avoir des gros fruits. De temps en temps, il faut tailler dans les arbres.

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  • Boris Vallaud

#Âmes sœurs

Depuis l’accession d’Emmanuel Macron à l’Elysée et l’élection de Jean-Luc Mélenchon à l’Assemblée nationale – et qui a créé un groupe parlementaire des Insoumis, La France insoumise a pris le leadership médiatique et politique de l’opposition, bénéficiant des divisions au sein de LR et du PS. Un face-à-face s’est ainsi installé, ce qui semble bien arranger les deux hommes. C’est aussi le sentiment de Boris Vallaud. Pour ce député PS, figure montante de la rue de Solférino et ex-camarade d’ENA du chef de l’Etat, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon "se sont choisis", notamment pour marginaliser le PS :

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Ils se sont choisis. Ils sont alliés objectifs, y compris pour nous maintenir sous l’éteignoir.

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Néanmoins, Boris Vallaud reproche aussi à Emmanuel Macron de vouloir "disqualifier l'opposition à chaque fois qu'il le peut".

Selon Le Canard Enchaîné, fin août, pour Emmanuel Macron, "c'est une chance que Mélenchon prenne la tête de l'opposition à la réforme du travail"

  • Virginie Calmels

#Politique =/= entreprise

Plutôt novice en politique, n'étant première adjointe à Bordeaux que depuis 2014, Virginie Calmels connaît mieux le monde de l'entreprise. Elle a dirigé Canal + ou encore Endemol. Mais désormais, elle part à l'assaut de Les Républicains , aux côtés de Laurent Wauquiez dont elle entend bien être la vice-présidente .

Ainsi, Virginie Calmels découvre les méandres de ce monde politique, qu'elle juge "cruel et violent". Elle développe :

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Quand on est une femme, on suscite des critiques. Je découvre la violence du monde politique, des attaques, de la bassesse. Il faut s'armer, j'apprends. [...] La politique est bien plus cruelle et violente que l'entreprise. L'entreprise, c'est la méritocratie. Tout se fait un peu au mérite. La politique, c'est pas toujours le meilleur, le plus performant, qui gagne. Il y a beaucoup d'images.

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Plus loin, elle ajoute :

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J'avais plutôt tout à perdre en allant en politique comme je l'ai fait. 

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  • Manuel Valls

 

#Tonton flingueur

Manuel Valls porte toujours le bouc, comme le signe d'un homme changé. Laurent Delahousse fait réagir l'ancien Premier ministre à deux citations de Michel Audiard, que voici : "Les cons ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît" et "Quand le lion est mort, les chacals se disputent l'empire". Et le présentateur de lui demander si cela lui fait penser à la politique. Réponse de Manuel Valls :

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En politique, il faut avoir, tous les jours, ces citations en tête.

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Puis apparaît un photo-montage, que Laurent Delahousse présente comme "les tontons flingués de la vie politique", où l'on voit Manuel Valls, François Hollande, Nicolas Sarkozy et François Fillon. Un dîner impossible, lance-t-il à Manuel Valls. Et ce dernier de rétorquer :

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Pourquoi ? On ne sait jamais. On va distribuer les rôles, notamment celui qui met le pain.

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#Il y pense en se rasant

Petite question mais grande réponse ? Laurent Delahousse demande simplement à Manuel Valls s'il se voit un jour président de la République, s'il y pense. Ce à quoi le député de l'Essonne répond tout aussi simplement :

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Quand on fait de la politique, on se dit que c'est toujours possible. La route sera longue et au bout, on se permet toujours d'espérer.

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2017 a été une sale année pour Manuel Valls. De Premier ministre, favori de la primaire, il finit par perdre face à Benoît Hamon, puis par sauver son poste de député, de justesse. En août dernier, Manuel Valls reconnaît que, "sincèrement", il ne pensait pas devenir Président en 2017 . En 2022 alors ?

 

#Petit miracle

Manuel Valls, député apparenté à LREM, tente de maintenir un équilibre entre soutien et critique envers Emmanuel Macron. Mais ce dimanche, il avoue au sujet du Président :

 

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J'aurais aimé être à sa place, mettre en oeuvre une politique qui dépasse les clivages droite/gauche. [...] Je veux sa réussite et je veux y contribuer. Nous avons vécu un petit miracle. Normalement, c'est le populisme qui aurait dû l'emporter.

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#Qatar Saint-Germain

Né à Barcelone, Manuel Valls n'a jamais caché son amour pour le club de football catalan : le Barça. Au point, rappelez-vous, de préférer se rendre à la finale de la Ligue des champions, en 2015, plutôt qu'au congrès du PS . Ainsi, en supporter avisé, il ne lui a pas échappé que cet été, le PSG a acheté l'attaquant brésilien Neymar au club catalan. Un transfert record. Ce qui soulève la question du fair-play financier mais aussi de l'argent du Qatar. Commentaire de Manuel Valls :

 

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Que le Qatar mette autant d'argent, c'est un problème géopolitique, la place de l'argent qu'un tel Etat met dans notre pays. 

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