Le multiplex politique du dimanche 5 juin avec François Baroin, Najat Vallaud-Belkacem, Michel Sapin, Benoît Hamon et Christian Estrosi

Publié à 09h42, le 05 juin 2016 , Modifié à 19h24, le 05 juin 2016

Le multiplex politique du dimanche 5 juin avec François Baroin, Najat Vallaud-Belkacem, Michel Sapin, Benoît Hamon et Christian Estrosi
© Montage Le Lab via AFP

#MULTIPLEXPOLITIQUE – C’est dimanche, et comme chaque dimanche, c’est le jour de notre multiplex politique. Tout au long de la journée et des interviews politiques dominicales, Le Lab se plie en quatre (voire plus) pour vous proposer ses morceaux choisis de ces rendez-vous.

Au programme de ce 5 JUIN : François Baroin au Grand Rendez-Vous Europe 1 / Le Monde / iTélé, Najat Vallaud-Belkacem dans le 12/13 dimanche sur France 3, Michel Sapin au Grand Jury RTL / Le Figaro / LCI, Benoît Hamon dans Le Supplément sur Canal + et Christian Estrosi dans BFM Politique sur BFMTV.

>> François Baroin, Le Grand Rendez-Vous

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# Entourage

Il n'est jamais anodin d'être entouré de certaines personnalités politiques pour une apparition en public. Et ce dimanche sur Europe 1 et iTélé, François Baroin brasse large. En plateau à ses côtés, on trouve en effet le président LR du Sénat Gérard Larcher (soutien de François Fillon pour la primaire), le patron des députés LR Christian Jacob (soutien de Nicolas Sarkozy) ainsi que Gérald Darmanin, ex-député LR, désormais conseiller régional des Hauts-de-France et maire de Tourcoing, fidèle lieutenant de Xavier Bertrand.

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Mais encore Éric Ciotti, député LR et lui aussi soutien de Nicolas Sarkozy, ainsi que Guillaume Larrivé, porte-parole de LR :

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# Pas confiance

François Baroin a confirmé, ce dimanche, qu'il soutenait Nicolas Sarkozy pour la primaire. Chiraquien de toujours, il se dit qu'il en veut à vie à Alain Juppé, qui l'avait rapidement évincé de son gouvernement en 1995. Lui assure qu'il ne s'agit pas là de la raison de son choix d'aujourd'hui, mais il n'évacue pas la question de son inimitié avec le maire de Bordeaux, lui aussi candidat (et fils spirituel de Jacques Chirac). Il dit :

 

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La politique n'est pas une science exacte, ça ne répond pas à des logiques mathématiques. Les amis de mes amis ne sont pas naturellement et automatiquement mes amis, que les choses soient très claires. Si la question est de savoir si avec Alain Juppé, la confiance est réciproque, la réponse est non. [...] Il n'a pas confiance en moi, je n'ai pas confiance en lui.

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Voilà qui est dit. Toutefois, "il ne s'agit pas de refaire les batailles du passé, tout ça est derrière", promet-il, jugeant "ridicule et dérisoire" l'explication selon laquelle c'est sa détestation d'Alain Juppé qui l'a conduit à soutenir Nicolas Sarkozy. 





>> Najat Vallaud-Belkacem, 12/13 dimanche

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# Can't wait

La ministre de l'Éducation nationale fait partie de ces cadres de la majorité mobilisés pour faire la promotion de l'action et du bilan de François Hollande, à un an de l'élection présidentielle, afin de lui permettre de prétendre à sa réélection. Et Najat Vallaud-Belkacem a visiblement très envie d'en découdre avec l'opposition, pour le moment occupée à préparer sa primaire. Sur France 3 ce dimanche, elle confie son impatience :

 

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J'ai hâte que les Français y voient clair entre le bilan des uns et les projets tous plus incongrus des autres, en l'occurrence de la droite.

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Plus loin elle ajoute : "J'ai hâte de confronter les idées des uns et des autres, hâte de montrer aux Français ce propose la droite." La campagne est bel et bien lancée. La ministre a par ailleurs confirmé son intention d'être candidate aux législatives dans sa région lyonnaise. 

# Porte-parole ?

2017 toujours, au menu de l'interview de Najat Vallaud-Belkacem. Serait-elle tentée par le poste de porte-parole de François Hollande pour une éventuelle candidature présidentielle, au cas où celui-ci le lui proposerait (elle a déjà occupé le porte-parolat du gouvernement avant Stéphane Le Foll) ? Là aussi, c'est oui :

 

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Ce n'est pas mon genre de dire 'ce n'est pas pour moi'. S'il estime que c'est là que je serais le plus utile, je le serai évidemment. 

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Si on résume, "NVB" est prête à être porte-parole du candidat Hollande, en première ligne contre le champion de la droite, puis candidate à la députation. L'année 2017 s'annonce chargée pour elle.





>> Michel Sapin, Le Grand Jury

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# Anormal et immoral

C'est par le biais de la loi Sapin II sur la lutte contre la corruption que le gouvernement a appuyé un début d'encadrement des salaires des grands patrons du privé. Un amendement du rapporteur (PS) du texte, Sébastien Denaja, instaure en effet un vote préalable et conforme de l'Assemblée générale des actionnaires en la matière, vote qui contraindra le conseil d'administration. Michel Sapin explique pourquoi il est favorable à cette mesure : 

 

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Qui n'a pas été choqué par la méthode qui a été utilisée l'autre jour ? Vous avez une assemblée générale des actionnaires - [donc] des propriétaires - d'une entreprise qui disent : 'Le salaire ça va pas, monsieur [Carlos] Ghosn [patron de Renault et PSA], c'est trop élevé'. Ils repartent devant le conseil d'administration et dans les minutes qui suivent, ils disent : 'Vous avez voté ça mais nous on s'en fiche, on continue comme avant'. Ça, c'est pas possible. Ça, c'est pas possible. Ne serait-ce que par respect pour les actionnaires, propriétaires d'une entreprise.

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"Le bon fonctionnement d'une économie et d'une entreprise, c'est de faire en sorte que l'Assemblée générale se prononce et que ça s'impose. [...] Quand des actionnaires ne sont pas d'accord, je trouve parfaitement anormal que ça ne change absolument rien au comportement du conseil d'administration ni du PDG.", ajoute le ministre des Finances, qui suggère aussi que certaines rémunérations de ce type sont immorales :

 

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Quand on est à 17 millions [d'euros] de rémunération, on peut se poser la question de savoir si c'est pas une question de morale.

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# Ça va mieux (pas taper)

De la difficulté d'expliquer que, sur un plan strictement factuel et économique, "ça va mieux", malgré un contexte pas évident, par Michel Sapin. Il le reconnaît, porter ce discours en ce moment n'est pas forcément facile-facile :

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- Michel Sapin : On a par ailleurs une situation économique - vous y faisiez allusion avec un certain scepticisme - qui s'améliore.



- Élisabeth Martichoux (RTL) : Non, ça va mieux, il y a des indicateurs objectifs. J'a dit que les Français ne le perçoivent pas



- Michel Sapin : Effectivement quand il y a des problèmes sociaux, quand il y a des inondations, le gars qui a les pieds dans l'eau, il trouve pas que 'ça va mieux', ça c'est sûr.

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"M'enfin, on peut regarder un tout petit peu plus largement les choses", plaide le ministre des Finances. Avant de reprendre :

 

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Quand vous dites 'ça va bien' à des gens qui vivent dans la crise depuis des années et des années, qui ont subi les effets de cette crise depuis des années et des années, si vous leur dites d'un seul coup d'un seul 'tout va bien'... Mais c'est pas une raison de ne pas regarder ce qui va mieux. Et ça va beaucoup mieux du point de vue de la croissance, ça va beaucoup mieux du point de vue de la création d'emploi.

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>> Benoît Hamon, Le Supplément

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# Libertéééééééééééééé

Benoît Hamon est socialiste, ancien ministre de François Hollande devenu frondeur. Invité par le journaliste Ali Baddou à donner une "définition de la fronde", il répond :

 

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Liberté. Conviction, liberté.

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"Solidarité, non ?", le relance le journaliste, soulignant que cette démarche contestataire de l'aile gauche du PS souligne chaque jour une fracture avec la ligne du gouvernement. "Bah solidarité, en tout cas, fidélité aux électeurs, reprend Hamon, parce que les électeurs, je me souviens pourquoi ils nous ont élus. C'est pas exactement pour ce qu'on fait aujourd'hui. Donc je pense qu'il y a dans la fronde aussi une vraie dimension de fidélité aux engagements qui ont été pris."

Avec nos cerveaux malades, cette réponse de Benoît "Bravehamon" à base de "liberté" nous a en tout cas fait penser à ceci. C'est cadeau :



# Ouvrez les yeux

Benoît Hamon est l'un des seuls politiques français à ne pas être tombé à bras raccourcis sur Karim Benzema après ses propos polémiques sur sa non-sélection en équipe de France pour l'Euro. Car selon le député socialiste, il y a un "sale climat" de racisme en France et il ne faut pas l'occulter. Tout en assurant que la décision de Didier Deschamps "n'est pas politique" et est dénuée de toute considération relative aux origines de l'attaquant, il maintient, sur Canal +, qu'il ne faut pas refuser de regarder le problème du racisme en face :

 

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Tout ce qui touche aux banlieues, à l'islam, aux liens entre Arabes et islam, tout cela rend la société française éruptive. [Karim Benzema] ne met pas du tout en cause Deschamps, il évoque ce qui me semble être une réalité, c'est le climat raciste en France et l'augmentation de ce climat. [...] Je pense qu'il y a beaucoup plus de racisme aujourd’hui qu'hier, qu'il y en a particulièrement à l'égard des Français d'origine maghrébine et qu'il y en a particulièrement à l'égard des musulmans. Tout cela monte et c'est une réalité.

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Évoquant les commentaires racistes qui fleurissent sur les réseaux sociaux, l'élu des Yvelines ajoute qu'il s'agit d'une "parole totalement déverrouillée" : 

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Aujourd'hui, on peut tranquillement dire : 'J'aime pas Benzema parce qu'il a une tête d'arabe'.

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Dénonçant le "déni" dans lequel sont ceux qui refusent de "regarder la montée de l'intolérance", il conclut : "J'aime mieux garder les yeux ouverts." Pour rappel, Karim Benzema avait estimé dans une interview à la presse espagnole que s'il n'avait pas été retenu avec les Bleus, c'est parce que Didier Deschamps avait "cédé aux pressions d'une partie raciste de la France"

> À lire : Wallerand de Saint Just (FN) martèle qu"'il n'y a pas de racisme en France"





>>Christian Estrosi, BFM Politique

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#Ce trop coquet gouvernement

Christian Estrosi tient au maintien de la fan zone de Nice pendant l'Euro 2016. "Nous sommes la seule fan zone qui sécurise autant", explique le président de la région PACA en évoquant les 17 portiques à l'entrée de la zone ou la présence massive d'agents de sécurité et de policiers. Une chose le turlupine néanmoins : il ne pourra utiliser un logiciel de reconnaissance faciale, mis au point par des ingénieurs de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, qui permettrait de prévenir de la présence d'individus radicalisés dans la zone. La faute au gouvernement. Il explique : 

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Mes ingénieurs ont permis le développement d'un logiciel qui, aujourd'hui, garantit la reconnaissance faciale pour autant que dans le logiciel, vous mettiez les fichés S. [...] Je ne pourrai pas le faire car le gouvernement socialiste me le refuse.

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La raison de ce refus de l'Etat ? Peut-être une certaine jalousie à l'égard de l'efficacité des services de Christian Estrosi selon... Christian Estrosi. Qui s'interroge :

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Est-ce par coquetterie ? Est-ce parce que l'Etat ne veut pas reconnaître que nous avons des technologies plus avancées en matière de lutte contre l'insécurité ? Je ne sais pas, je me pose la question.

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Le bientôt ex-maire de Nice finit par dévoiler la raison du refus du gouvernement. "Ce n'est pas réglementaire, ce n'est pas législatif", raconte s'être entendu dire Christian Estrosi. Ce qui est, en effet, problématique. Reste la possibilité de changer la loi, qui a été refusée à l'ex-champion de France de moto. 

#La pire des Le Pen

Christian Estrosi n'apprécie pas vraiment Marion Maréchal-Le Pen. On s'en doutait un peu depuis la dernière campagne des élections régionales en PACA, au cours de laquelle l'actuel président de la région PACA avait qualifié sa rivale d'"esprit archaïque et ringard". Interrogé par la journaliste du Parisien Nathalie Schuck, il en remet une couche :

 

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Je pense que, des trois Le Pen, c'est la plus à droite. Mais à droite, je dirais, de manière extrêmement sectaire, extrêmement dangereuse.

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Pour l'élu de Les Républicains, Marion Maréchal-Le Pen est donc plus à droite que son grand-père Jean-Marie Le Pen, l'homme du "point de détail de la seconde guerre mondiale", qui a déclaré en 2015 "je n’ai jamais considéré le maréchal Pétain comme un traître". Il argumente : 

 

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Lorsque vous voyez la manière dont elle a constitué ses listes, avec notamment des gens issus des mouvements identitaires, ce que son grand-père n'avait jamais voulu faire, lorsque vous voyez sa position vis-à-vis de la culture où elle considère que l'art contemporain est un art contemporain dégénéré...

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L'élue du FN a en effet pris sur ses listes aux régionales Philippe Vardon, leader de Nissa Rebela, la branche niçoise du Bloc identitaire, une mouvance d’extrême droite. Et elle a bien dénoncé, à propos de l'art contemporain, "dix bobos qui font semblant de s’émerveiller devant deux points rouges sur une toile, car le marché de la spéculation a décrété que cet artiste avait de la valeur". Sans toutefois jamais parler formellement d'"art dénégéré".

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