Comment ils peuvent plomber la présidence de François Hollande

Publié à 17h56, le 14 mai 2012 , Modifié à 20h40, le 14 mai 2012

Comment ils peuvent plomber la présidence de François Hollande
Laurent Fabius, Arnaud Montebourg, Julien Dray, Martine Aubry, Jean-Luc Mélenchon et Jean-Marc Ayrault (Reuters)

Ils appartiennent à son propre camp mais pourraient lui causer du tort. Le Lab vous explique pourquoi Jean-Luc Mélenchon, Jean-Marc Ayrault, Julien Dray, Arnaud Montebourg, Martine Aubry, Laurent Fabius ou encore Jean-Noël Guérini et consorts pourraient peser sur la mandature de François Hollande.

  1. Mélenchon, car il ne s'en prend pas seulement au FN

    Sur lelab.europe1.fr

    Depuis l'annonce de sa candidature dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, Jean-Luc Mélenchon tape aussi bien sur le Front national que sur le Parti socialiste. Il faut dire que le leader du Front de gauche a très peu apprécié les critiques de Martine Aubry . Le 13 mai, elle lançait ainsi: "Hénin-Beaumont n'a pas besoin de match médiatique".

    La remarque ne passe pas, Jean-Luc Mélenchon réplique dès le lendemain. Sur France Inter, il se défend de venir dans une circonscription facilement gagnable, contrairement à Martine Aubry:

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    Moi, je n'ai pas été nommé par Pierre Mauroy, comme Martine Aubry à Lille. (...)

    Martine Aubry n'est pas venue ferrailler sur une terre de droite, elle est venue pour prendre la place à gauche contre quelqu'un qui l'avait déjà.

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    Jean-Luc Mélenchon n'a jamais promis d'être tendre avec le PS. Autre démonstration à propos de la fédération socialiste du Pas-de-Calais. Il estime que les déboires locaux sont responsables des bons résultats du FN :

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    Les gens de gauche en ont un peu marre d'être pris en tenaille entre soit le Front national soit des socialistes qui se querellent entre eux et qui sont assez largement discrédités.

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  2. Ayrault, car il rompt avec la "République irréprochable"

    Sur lelab.europe1.fr

    Fortement pressenti à Matignon, Jean-Marc Ayrault est déjà la cible préférée de l'UMP pour souligner "le manque de parole" de François Hollande.

    Le 9 mai, L'Express raconte que le maire de Nantes a été condamné à 6 mois de prison avec sursis en 1997 pour "octroi d’avantage injustifié". L'information est à ce moment là en train de circuler sur les réseaux sociaux , via un groupe facebook intitulé "non au PS".

    A partir de cet instant, Jean-Marc Ayrault devient l'incarnation du "manque de parole" de François Hollande. A l'image de Bruno Le Maire , chacun à l'UMP rappelle cette promesse du socialiste prononcée le 14 avril:

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    Je n'aurai pas autour de moi à l'Elysée des personnes jugées et condamnées.

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    Et Bruno Le Maire de conclure:

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    Je n'ai rien contre Jean-Marc Ayrault, qui est une personnalité respectable, mais la parole n'est pas tenue.

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  3. Dray, parce qu'il est le mouton noir du PS

    Sur lelab.europe1.fr

    Il y a eu sa soirée d'anniversaire à laquelle Dominique Strauss-Kahn était convié sans l'aval des socialistes. Il y a eu son renvoi du QG de François Hollande par Valérie Trierweiler. Julien Dray est devenu l'homme à ne pas fréquenter au PS et il pourrait commencer à saturer.

    Le 29 avril, Julien Dray organise sa soirée d'anniversaire dans un restaurant de la rue Saint-Denis : Il s'agit d'un ancien sex-shop, le "J'ose". Et en guise d'invité surprise, l'assemblée voit débarquer Dominique Strauss-Kahn.

    Ségolène Royal, Manuel Valls et Pierre Moscovici font savoir qu'ils ont rebroussé chemin . Julien Dray, lui, redevient le mouton noir du PS, statut qu'il avait eu bien du mal à quitter après ses ennuis judiciaires en 2008 .

    Comble de sa disgrâce le 9 mai quand Valérie Trierweiler herself le vire du QG de François Hollande. Celui qui espérait participer au "pot" réunissant quelque 300 acteurs de la campagne se prend un: "Tu n'as rien à faire ici, tu sors!" de la part de la première dame.

    Pour le moment, le député de l'Essonne a timidement répondu dans la presse par un:

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    Je disposais d'un carton d'invitation.

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  4. Montebourg, parce qu'il veut un ministère écolo

    Sur lelab.europe1.fr

    Arnaud Montebourg ne cache pas son intérêt pour un grand ministère de l'Environnement et de l'Industrie... sauf que la place est également convoitée par les membres d'Europe Ecologie-Les Verts.

    D'un côté se trouve l'ancien candidat à la primaire socialiste, très à l'aise lorsqu'il s'agit de défendre la "France industrielle" . Même s'il ne confirme rien officiellement, Arnaud Montebourg est en bonne position pour prendre la tête d'un ministère élargi qui regrouperait l'industrie et l'environnement.

    De l'autre, il y a les membres d'Europe Ecologie-Les Verts, notamment Cécile Duflot, particulièrement intéressée par l'idée d'un ministère élargi. Sur BFMTV le 9 mai, elle idéalisait un grand ministère à l'image de celui dirigé par Nathalie Kosciusko-Morizet. Elle mettait également en garde François Hollande:

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    Un gouvernement uniquement socialiste serait une erreur politique.

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    Dans ce contexte, choisir Arnaud Montebourg pourrait donc coûter à François Hollande son entente avec les écolos.

  5. Aubry, car le monde patronal ne veut pas d'elle

    Sur lemonde.fr

    Martine Aubry est également citée dans la liste des premiers ministrables. La première secrétaire du PS a toutefois un handicap: le monde patronal ne l'apprécie guère.

    Dans Le Monde du 12 mai, on apprend ainsi qu'Henri de Castrie - PDG d'Axa - s'entend très bien avec François Hollande, au point de lui verser un don privé de 7.500€ (maximum légal) pour financer sa campagne. Sauf que, d'après son entourage, son soutien avait surtout pour but de l'aider à battre Martine Aubry:

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    C'était plus pour éviter que Martine Aubry l'emporte que par adhésion au programme de Hollande.

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    Les entrepreneurs du Mouvement ETHIC, syndicat patronal présidé par Sophie de Menthon, ont même publié un communiqué pour souhaiter "bonne chance"à François Hollande... et le mettre en garde contre une nomination de Martine Aubry à Matignon ou au ministère du Travail:

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    Ce serait un signal extrêmement négatif pour les 3 millions d'entrepreneurs de France pour lesquels elle demeure : la dame des 35 heures.

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  6. Fabius, car il a eu la critique acerbe

    Sur lelab.europe1.fr

    Avant la désignation de François Hollande à la primaire socialiste, peu de dirigeants du parti croyaient en lui, et notamment Laurent Fabius. Ses critiques d'alors ressortent régulièrement dans la presse.

    En mai 2011, Laurent Fabius roulait pour Dominique Strauss-Kahn. Dans Libération , il s'interrogeait sur l"utilité collective d'une candidature de François Hollande" et tournait en ridicule l'actuel président.

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    Franchement, vous imaginez Hollande président de la République ? On rêve !

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    C'est d'ailleurs à lui qu'on doit le surnom de François Hollande: "fraise des bois".

    Celui qui aurait pu être blacklisté est depuis revenu dans les petits papiers du président élu. Au point de se voir proposer un poste de ministre?

  7. Guérini, Andrieux and co: les boulets judiciaires

    Sur quoi.info

    Le site quoi.info a fait la liste des élus socialistes actuellement concernés par des affaires judiciaires. Autant de cas qui pourraient ébranler la "République irréprochable" prônée par le président élu.

    Le sénateur PS Jean-Noël Guérini a été mis en examen en septembre 2011 pour association de malfaiteurs, trafic d'influence et prise illégale d'intérêts.

    Dans le Pas-de-Calais, Jean-Pierre Kucheida - député-maire de Liévin et président d'un important établissement public, est soupçonné d'avoir utilisé la carte bleue de l'entreprise pour un montant de 47.000€.

    A Marseille, Sylvie Andrieux - députée PS sortante - a été mise en examen en juillet 2010 pour "complicité de détournement de fonds publics et complicité de tentative d'escroquerie". Montant en cause: 700.000€.

    Autres cas à lire sur quoi.info .

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