Mariage homosexuel : quand Jean-Marc Ayrault zappe (volontairement) Claude Bartolone

Publié à 17h42, le 02 mai 2013 , Modifié à 17h45, le 02 mai 2013

Mariage homosexuel : quand Jean-Marc Ayrault zappe (volontairement) Claude Bartolone
Jean-Marc Ayrault et Claude Bartolone. (Maxppp)

La tension monte entre Jean-Marc Ayrault et Claude Bartolone, respectivement deuxième et quatrième personnages de l’Etat. La décision de l’exécutif d’inclure dans la loi sur la transparence de la vie publique la publication du patrimoine des élus avait fait monter le président de l’Assemblée au créneau. Contre François Hollande et Jean-Marc Ayrault, Claude Bartolone avait alors dénoncé "une démocratie paparazzi".

Face à sa campagne insidieuse pour se positionner comme un potentiel Premier ministrable, comme l’avait montré le Lab et qui agace l'entourage de François Hollande, Jean-Marc Ayrault avait rétorqué, le 17 avril devant la presse parlementaire, à l’Assemblée nationale :

Pour être au gouvernement, il faut publier son patrimoine.

Et si à Matignon, on démine l’affaire on expliquant, comme le soulignait le Monde, que "c’était pour rire" et qu’il n’existe aucun différend entre les deux hommes, Jean-Marc Ayrault a poursuivi, selon un "coulisse" de Libération publié ce jeudi 2 mai, son travail de sape. Une forme de vengeance.

Ainsi, selon le quotidien, à l’approche du terme des débats houleux en deuxième lecture sur le mariage homosexuel, le 18 avril, le Premier ministre "décide à l’heure du déjeuner qu’il faut en finir et transmet au ministre des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies, la consigne de faire siéger les députés jusqu’au bout de la nuit".

Branle-bas de combat au Palais Bourbon, les principaux intéressés sont informés de cette modification de l’agenda.

Ainsi Libérationécrit :

La garde des Sceaux (Christiane Taubira, ndlr), le rapporteur du texte (Erwann Binet, ndlr), le président de la commission des Lois (Jean-Jacques Urvoas, ndlr) : tout le monde est mis au parfum.
Tout le monde sauf… Claude Bartolone, qui pourtant préside les débats depuis le perchoir.

Informé bien plus tard selon l’article de cette volonté de prolonger de manière nocturne les débats, Claude Bartolone rétorque alors, entre ironie et agacement :

Je n’ai pas le temps : je dois remplir ma déclaration de patrimoine.

Face aux échauffourées et à la tension grandissante, tant dans l’hémicycle qu’en dehors, le locataire du Perchoir accédera finalement à l’idée de siéger toute la nuit. Et les députés finiront d’examiner le texte à 7h30 du matin. Une victoire pour Jean-Marc Ayrault. Une couleuvre à avaler pour Claude Bartolone.

Suite au prochain épisode ? 

 

Du rab sur le Lab

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