François Hollande a tranché. Quatre nouveaux noms, tous issus de la Résistance et respectant la parité, vont entrer au Panthéon : Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion, Pierre Brossolette et Jean Zay, ainsi qu’il l’a officialisé ce vendredi 21 février.
Dans la majorité, chacun y était allé de son conseil et de son avis sur l’identité des nouveaux panthéonisés. Albert Camus ou Edith Piaf pour Michèle Delaunay, Stéphane Hessel pour certains ou encore Olympe de Gouges pour Anne Hidalgo.
Aucun d’entre eux, toutefois, ne figure dans la liste arrêtée par le chef de l’Etat.
Un haut personnage de l’Etat, pourtant, jubile car il a soufflé les "bons" noms à l’oreille du chef de l’Etat. Selon les informations du Lab, Claude Bartolone avait proposé les noms annoncés par François Hollande ce vendredi 21 février.
Si l’on ne trouve aucune trace d’un engagement de Claude Bartolone pour Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion ou Jean Zay, le président de l’Assemblée avait effectivement organisé, le 17 octobre 2013, un colloque au Palais Bourbon en l’honneur de… Pierre Brossolette, le plus controversé des nouveaux admis au temple des "Grands hommes".
Dans son discours, le député PS de Seine-Saint-Denis rendait hommage au journaliste torturé par la Gestapo et déclarait, parlant du Panthéon :
"Aux grands hommes, la Patrie reconnaissante" : la devise qui figure au frontispice du Panthéon, ce grand temple républicain de notre pays, s’applique sans nul doute à Pierre Brossolette.
Pour nous tous ici, Pierre Brossolette aurait toute sa place aux côtés de Carnot, de Jaurès, de Jean Moulin. De tous ces hommes qui ont fait de leur vie un combat et de leur mort un sacrifice.
"Dans mon esprit, le Panthéon peut tout à fait accueillir dans un même mouvement plusieurs personnalités qui ont incarné l’esprit de la Résistance", ajoutait ensuite Claude Bartolone alors que François Hollande vient de nommer quatre résistants pour le Panthéon.
Un proche du chef de l'Etat, interrogé par le Lab, relativise toutefois le caractère décisif du conseil de Claude Bartolone, et se contente de faire du président de l'Assemblée un "soutien de Pierre Brossolette".
Cette séquence intervient alors que le journaliste de l’Opinion, Dominique de Montvallon, affirmait, mardi 18 février, que Claude Bartolone s’apprêtait à remplacer Jean-Marc Ayrault à Matignon.
Edit, vendredi 19 février: ajout de la nuance apportée par un proche du chef de l'Etat.