En ces temps de campagne électorale, les trois principales formations politiques françaises s'accusent mutuellement de collusion les unes avec les autres. Le FN parle depuis longtemps déjà d'"UMPS", l'UMP rétorque avec le "FNPS" et certains au PS dénoncent l'"UMPFN". Najat Vallaud-Belkacem a continué sur cette ligne, mercredi 25 mars sur LCP, alors que les polémiques sur le voile à l'université, les menus de substitution dans les cantines scolaires ou le "ni-ni " agitent la classe politique.
Et si Nicolas Sarkozy dit vouloir "attaquer le FN brutalement, frontalement", la ministre de l'Éducation nationale fait un tout autre constat :
"Sur un certain nombre de sujets, UMP et FN se mettent d'eux-mêmes de plus en plus dans le même paquet. Quand vous voyez cette polémique autour de la cantine scolaire, on a compris que cette hyper-proximité est désormais un fait établi.
"
Nuance, donc, dans les mots de Najat Vallaud-Blekacem : ce n'est pas elle qui les rapproche, mais bien les deux partis qui, à l'en croire, "se mettent d'eux-mêmes dans le même paquet". La ministre, qui ne s'était pas exprimée depuis les résultats du premier tour des élections départementales, poursuit :
"Je ne parle que de choses objectives : quand à deux jours du premier tour, Nicolas Sarkozy se met à vous parler de voile à l'université et soutient le maire de Chalon-sur-Saône [voir ici , ndlr] (...), c'est d'un cynisme poussé à l'extrême, c'est terrifiant.
On ne joue pas avec le FN. C'est jouer avec le feu.
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Pour rappel, la récente résurgence du débat sur le voile à l'université est le fait de Pascale Boitard, Secrétaire d'État aux droits des femmes. Suite à une proposition de loi du député UMP Eric Ciotti visant à l'interdire, la ministre s'était déclarée favorable à cette proposition. Accueillie fraîchement par le gouvernement, l'idée avait été combattue par Najat Vallaud-Belkacem.