BOUUUUH - Il a récidivé, et met une partie du PS en émoi. En remettant en cause la baisse du temps de travail devant le Medef le 27 août au soir, Emmanuel Macron s'attire les foudres de la gauche.
Depuis Marennes, où les frondeurs ont tenu leur propre université d'été , leur chef de file, Christian Paul, a réagi pour iTélé :
"Je ne sais pas ce que ça veut dire. Il y a le côté provocation. Je croyais d'ailleurs que Nicolas Sarkozy était de retour mais je n'avais pas compris qu'il était de retour au gouvernement...
Plus sérieusement, il y a beaucoup de Français qui ont envie de travailler davantage. Il y en a des millions qui ne travaillent que quelques heures par semaine ou par jour. (...) Donc, oui, c'est vrai, il faut davantage de travail en France mais je ne pense pas que l'augmentation de la durée du travail soit une solution. C'est l'exemple même des fausses solutions dans lesquelles s'enferment aujourd'hui certains ministres du gouvernement. J'aimerais que le président de la République arrête ce concours Lépine des vieilles recettes libérales.
"
Joint par Europe 1 , le député PS Yann Galut - qui n'est pas à classer parmi les frondeurs mais qui anime le collectif Cohérence socialiste - ne décolère pas non plus :
"C'est une provocation, et on comprend pourquoi monsieur Macron a préféré se faire applaudir au Medef plutôt que de venir à La Rochelle parler avec les militants socialistes.
En disant cela, il a quelque part insulté Jaurès, Léon Blum, François Mitterrand, Lionel Jospin et Martine Aubry. (...) Il va falloir que le Premier ministre clarifie la position du gouvernement. (...) Ce sont des mots d'un homme politique de droite ! Aucun homme politique de gauche censé ne tient ses propos.
"
Invité de France Info, le patron des députés à l'Assemblée, Claude Bartolone, regrette une "fausse bonne idée" d'Emmanuel Macron, tout en soulignant son "talent" :
"Chacun des socialistes doit se rendre compte que dans cette situation de la rentrée, (...) les Français ont besoin de sécurité alors que chacun fasse attention à ses propos.
"
Dans Le Parisien du 29 août, Henri Emmanuelli, député PS qui avait déjà qualifié la ligne politique de Manuel Valls de "mortifère pour la gauche", s'est également opposé aux propos du ministre de l'Économie. Lorsqu'on lui demande si Emmanuel Macron fait le jeu de la droite, il répond clairement :
"Emmanuel Macron récite effectivement les sourates de la droite sur les 35 heures, je le déplore. Et c'est insupportable parce qu'il crédibilise les mots et le discours de Nicolas Sarkozy. [...] L'ivresse médiatique ne rend service ni à la gauche ni aux ministres.
"
Dans son discours de clôture de l'université du Medef le 27 août au soir, Emmanuel Macron a déclaré :
"La gauche n'est pas exempte de critiques particulières. Elle a pu croire à un moment, il y a longtemps, que la politique se faisait contre les entreprises, ou au moins sans elle. (...) Elle a cru que la France pourrait aller mieux en travaillant moins, c’était des fausses idées.
"
Une déclaration faite un an quasiment jour pour jour après une première polémique sur ce thème, en août 2014, dès sa nomination comme ministre de l'Economie.
[EDIT 29 août, 10:19]Ajout des déclarations d'Henri Emmanuelli
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