RÉCUPÉRATION - Le message a été envoyé à tous les membres de la mailing list de l'UMP le 5 février au soir avec pour objet : "Votre détermination a payé". Jean-François Copé s'y félicite du retrait de la loi Famille annoncé par le gouvernement le 3 février ... et s'attribue cette victoire :
Notre - votre - mobilisation a porté ses fruits!
Matignon a fait volte-face lundi (...).
Le Gouvernement invoque des "travaux préparatoires"à peaufiner, un "calendrier parlementaire déjà dense", mais ne vous y trompez pas : c'est bien la mobilisation massive et opiniâtre des Français et des élus de notre Mouvement qui a contraint François Hollande à arrêter les frais.
[>> voir ce mail par ici]
Or l'UMP n'a pas franchement été en première ligne pour faire tomber la loi Famille. Si une poignée de parlementaires de droite ont bien été présents lors du rassemblement organisé par la Manif pour tous le 2 février contre la "familiphobie" supposée du gouvernement, l'UMP n'a donné aucune consigne de mobilisation en ce sens.
Au contraire, comme l'expliquait Le Monde du 1er février, le parti ne sait plus trop sur quel pied danser depuis l'adoption de la loi sur le mariage gay début 2013. En première loge au printemps dernier, Jean-François Copé n'a pas appelé à manifester le 2 février.
Le président du parti a en revanche bien participéà la dénonciation de l'existence d'une "théorie du genre" qui serait véhiculée dans les ABCD de l'égalité de Vincent Peillon et Najat Vallaud-Belkacem (mais sans rapport avec la loi Famille de Dominique Bertinotti).
Dans son mail de félicitations, Jean-François Copé se réjouit tout particulièrement de l'abandon temporaire de toute législation sur la PMA et la GPA, questions qui n'étaient pas abordées dans le projet de loi mais qui auraient pu être évoquées dans des amendements (et refusées par le gouvernement, à en croire Manuel Valls).
Là encore, le président de l'UMP a une façon bien à lui de présenter les choses :
Annoncées il y a quelques mois comme prioritaires, les questions de gestation pour autrui (GPA) et de procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de même sexe auxquelles nous nous opposons fermement semblent aujourd'hui repoussées sine die.
Pourtant, loin d'être "annoncée comme prioritaire", la GPA a toujours été refusée par le président de la République depuis son élection. Il l'avait même promis par écrit à l'UMP.
La question de la PMA est plus compliquée mais n'a, là non plus, jamais été "prioritaire". Il est vrai en revanche que le gouvernement s'était engagé début 2013 à l'intégrer à sa loi Famille avant d'entamer un enterrement en douceur dès avril 2013.