Selon le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, "il n'y aura ni PMA ni GPA"

Publié à 09h42, le 02 février 2014 , Modifié à 10h18, le 02 février 2014

Selon le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, "il n'y aura ni PMA ni GPA"
Manuel Valls en novembre 2013. (Reuters/Gonzalo Fuentes)

C'EST PLUS CLAIR COMME CA ? - Hasard du calendrier ou non, le porte-parole du groupe PS à l'Assemblée Thierry Mandon pourra avoir le sentiment que le gouvernement l'a entendu.

Samedi, le député de l'Essonne avait demandé au gouvernement, dans les colonnes du Figaro, d'être plus clair sur la question de la PMA. Dans le Journal du Dimancheparu le 2 février, le ministre de l'Intérieur semble accéder à cette requête expliquant :

Il n'y aura ni GPA ni PMA.

Interrogé par l'hebdomadaire sur ce qu'il appelle les "forces sombres de la division" qui "tourmentent", estime-t-il, notre société, le ministre de l'Intérieur demande à l'UMP de se "démarquer clairement des mouvements qui n'cceptent pas la démocratie et les choix du Parlement" :

Quand à l'Assemblée nationale un député UMP, cette semaine, remet en cause la légitimité de l'élection du président de la République, il alimente un phénomène dangereux.

Quand l'UMP donne le sentiment de comprendre la manifestation de dimanche, de cautionner les rumeurs malveillantes sur l'école ou de soutenir la manifestation de ce jour, alors que le mariage pour tous a été voté et qu'il n'y aura ni GPA ni PMA, elle prend le risque d'entretenir un climat malsain.

La Procréation médicalement assistée pour les couples homosexuels, promesse de campagne de François Hollande, est réclamée par une partie de l'opinion. Mais après le débat houleux sur le mariage et l'adoption pour les couples homosexuels, le gouvernement avait temporisé.

Jusque là, il s'était contenté de le remettre à plus tard, du projet de loi sur le "mariage pour tous"au projet de loi Famille, puis de celui-ci à... plus tard. Vendredi, Dominique Bertinotti, en charge de ce projet de loi, qui doit être présenté en Conseil des ministres en avril a accordé un entretien à l'AFP.

Favorable "à titre personnel"à la PMA, la ministre y confirme toutefois que le projet de loi n’abordera pas la question de la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de femmes, ni l’autorisation des mères porteuses en France.

Le ministre de l'Intérieur va donc plus loin que la position en vigueur jusque là au gouvernement. Cette annonce intervient le jour où les opposants au mariage et à l'adoption pour les couples homosexuels, également farouchement opposés à la PMA et à la GPA, se retrouvent pour une nouvelle journée de mobilisation.

Plusieurs députés de droite ont prévu d'y assister.

[BONUS TRACK] : L'"idéologie nauséabonde" du Front national

Dans cette interview au Journal du Dimanche, le ministre de l'Intérieur tire tous azimuts. Il entend ainsi clore le débat sur l'appartenance ou non du Front national à "l'extrême droite".

 

En novembre, Marine Le Pen avait expliqué vouloir poursuivre toute personne décrivant le Front national comme un parti d'extrême droite, avant de se raviser en estimant que "son but avait été atteint".

Manuel Valls avait déjà dit qu'il considérait que le parti appartenait à l'extrême droite. Aujourd'hui, il ajoute qu'il n'est pas sorti "d'une idéologie nauséabonde" :

Je remarque au passage que le clan Le Pen est très gêné par cette affaire car ses liens avec Soral, Dieudonné et Chatillon sont incontestables.

La démonstration est faite une bonne fois pour toutes que le FN est une formation d'extrême droite qui n'est pas sortie d'une idéologie nauséabonde.

Sur Europe 1, le vice-président du parti Florian Philippot a répondu que le ministre de l'Intérieur était... "fou" :

Nous disons que le comportement de M. Valls est éminemment inquiétant parce que cet homme qui est ivre de lui-même. Son interview dans le JDD est hallucinante. Il s’adore !

Alors que le ministre de l'Intérieur fait un parallèle entre le climat actuel et "les années 30", Florian Philippot ajoute :

Quand on se balade en France aujourd’hui, ça doit être terrible s’il y a ce climat. Je crois que Valls aimerait qu’il y ait ce climat-là.

Valls joue avec le feu. Il se rend compte de ce qu’il dit ? Il dit qu’il y a une haine des juifs. On est dans un climat des années 30 ? Mais il est fou. Il veut créer des tensions/

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