BRÈVE DE CAMPAGNE - C'est une séance photo aux nombreuses significations politiques : deux ennemis intimes se rabibochant au nom de l'intérêt du parti, l'unité de la famille face aux tentations macroniennes, un désaveu cinglant pour les amis d'hier qui ont franchi le Rubicon... c'est tout cela à la fois que signifient Alain Juppé et François Baroin en s'affichant côte à côte jeudi 18 mai à Pessac (Gironde), à côté de Bordeaux, dans un contexte bien particulier pour la droite.
La rencontre se produit en effet sur les terres d'Alain Juppé, à trois semaines des élections législatives, quelques jours après la nomination du très juppéiste Édouard Philippe à Matignon (qui fera donc campagne pour La République en marche), au lendemain de l'entrée des cadres LR Bruno Le Maire et Gérald Darmanin au gouvernement, et alors que plusieurs dizaines d'élus de droite sont eux aussi attirés vers le nouveau chef de l'État (y compris des juppéistes).
Des journaliste d'Europe 1, du Figaro et du Monde ont publié des photos de l'événement réunissant les candidats LR-UDI aux législatives en Gironde, l'ancien Premier ministre et celui qui mène la campagne des législatives pour Les Républicains - qui disaient pourtant beaucoup de mal l'un de l'autre il y a encore très peu de temps (voir ici, ici ou là) :
#E1#Pessac#LR#Législatives@francoisbaroin et @alainjuppe s'affichent ensemble "Très heureux de se voir" pic.twitter.com/Kga5sH72m0
— Stéphane Place (@StephanePlace) 18 mai 2017
#Juppe-Baroin à Bordeaux "je suis heureux d'accueillir F #Baroin sur nos terres" .@Le_Figaropic.twitter.com/cw1XxAsf0p
— Marion Mourgue (@MarionMourgue) 18 mai 2017
Rencontre Juppé-Baroin, deux hommes aux relations glaciales, à Pessac pour soutenir les candidats pic.twitter.com/6sLrW8594R
— Matgoa (@Matgoa) 18 mai 2017
Selon France Info, François Baroin doit tenir un meeting à Bordeaux ce jeudi.
Quelques minutes avant cette apparition, Édouard Philippe assurait sur France Inter que son "patron" Alain Juppé (dont il fut le porte-parole) avait été "bienveillant" au sujet de sa nomination en tant que Premier ministre d'Emmanuel Macron. Mais le maire de Bordeaux ainsi que certains autres de ses proches avaient publiquement répété leur appartenance à LR et leur refus de se rapprocher de La République en marche, malgré une proximité idéologique certaine.
Reste à savoir ce qu'il en sera après les législatives, si LREM parvient à s'adjuger une majorité à l'Assemblée...