Il aura hésité toute la campagne présidentielle. Philippe de Villiers a vanté la "carrure présidentielle" de Marine Le Pen , il a assuré que le FN actuel correspondait au "programme du RPR en 1988" , il n’a pas exclu de la soutenir , il a même lâché un petit hashtag sur Twitter (#Marine2017) mais il n’a jamais officiellement appelé à voter pour la candidate frontiste avant le premier tour. Et visiblement, il l’a regretté. Dans un article du Monde du jeudi 25 mai, on apprend que le président du Mouvement pour la France (MPF) a appelé Nicolas Dupont-Aignan pour l’encourager à rallier Marine Le Pen lors de l’entre-deux-tours, et de ne pas reproduire son "erreur" :
"Ne fais pas la même erreur que j’ai faite en ne la rejoignant pas à temps.
"
Malgré la demande du maire de Béziers Robert Ménard , le président du MPF n’a pas osé officialiser son soutien à Marine Le Pen "pour ne pas nuire au Puy-du-Fou".
Le candidat de Debout la France (DLF) a recueilli 4,7% des suffrages exprimés au premier tour, le 23 avril dernier. Très rapidement, il reçoit de nombreux coups de téléphone des partisans d’un rapprochement DLF-FN. L’ex-directeur de la rédaction de MinutePatrick Buisson, qui conseille "NDA" depuis la défaite de Nicolas Sarkozy à la primaire de la droite, en fait partie. Il rêve depuis longtemps d’unir toutes les droites et va presser Dupont-Aignan de passer "un contrat de gouvernement" avec Marine Le Pen. Le beau-frère et conseiller de cette dernière, Philippe Olivier, se chargera d’organiser la première rencontre. Cet ancien de DLF a aussi participé aux négociations pour les législatives entre les deux parties. Et le 28 avril, l’accord sera officiellement scellé devant les caméras.
On connaît la fin de l’histoire. Marine Le Pen a été sèchement battue au deuxième tour face à Emmanuel Macron. Lâché par plusieurs de ses proches , Nicolas Dupont-Aignan, lui, a déjà annulé son accord avec le FN pour les élections législatives – il a même demandé à avoir un candidat FN face à lui dans sa circonscription pour mieux se démarquer du parti frontiste (ce que l'intéressé a démenti). Et à trois semaines d’un scrutin crucial pour lui, "NDA" ne se montre pas très optimiste : "les législatives vont être difficiles".