Eduardo Rihan Cypel : "J’ai toujours été montré comme l’intello de la cité"

Publié à 16h30, le 10 août 2012 , Modifié à 16h46, le 10 août 2012

Eduardo Rihan Cypel : "J’ai toujours été montré comme l’intello de la cité"
Eduardo Rihan Cypel. (Capture d'écran MpowA.fr)

Le Lab continue sa série d’été sur les jeunes politiques à suivre dans les prochaines années, à l’UMP et au PS. Dixième volet du côté du Parti socialiste, avec Eduardo Rihan Cypel.
 
A 36 ans, Eduardo Rihan Cypel, d’origine brésilienne et naturalisé français quelques années après être arrivé sur le sol français à l’âge de 10 ans, est actuellement député de la 8e circonscription de Seine-et-Marne.

S’il ne se voyait pas faire de la politique mais plutôt travailler dans des organisations syndicales, Eduardo Rihan Cypel a décidé de prendre sa carte d’adhérent au Parti socialiste suite à la défaite de la gauche à la présidentielle de 2002, "ne voulant pas rester dans sa tour d’ivoire".

 
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  1. "Tout citoyen doit faire de la politique"

    • Quel est votre parcours ?

    J’ai eu mon bac A1 (lettres et philosophie) en 1994 puis je suis entré à l’université Paris XII, à Créteil, pour être diplômé d’un master de philosophie. En 2001 je rentre à Sciences-Po Paris, où quelques années plus tard j’en sors diplômé. Après l’échec du Parti socialiste à la présidentielle de 2002, je décide de prendre ma carte d’adhérent au PS fin 2004.

    Je vis ma première expérience au PS lors du congrès du Mans en 2005, où il y avait à l’époque des divisions au sein du parti apparues avec le référendum sur la Constitution européenne. Puis il y a eu le congrès de Reims en 2008, arrivé au mauvais moment avec les défaites de la présidentielle et des législatives. La même année je me suis porté candidat en tant que conseiller municipal à la mairie de Torcy en mars 2008, sur la liste de Christian Chapron.

    En 2010 j’ai été élu conseiller régional d’Île-de-France aux côtés de Jean-Paul Huchon. J’ai été très médiatisé lorsque j’ai créé le collectif d’élus naturalisés "Français sans distinction", en réaction au discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy sur la déchéance de nationalité française, que j’ai trouvé complètement révoltant lorsque je l’ai entendu à la radio. Nous avons réussi notre combat en faisant reculer cette extension en mars 2011.

    J’ai fait partie de l’équipe de François Hollande lors de la campagne présidentielle de 2012 où j’étais chargé des questions d’immigration. J’ai décidé de me présenter aux élections législatives sur la 8ème circonscription de Seine-et-Marne en décembre 2011, où j’ai été élu en 2012.

    • Pourquoi avoir fait de la politique ?

    Tout citoyen doit faire de la politique. J’ai toujours été montré comme l’intello de la cité, comme le citoyen engagé. Mais je ne voyais pas du tout faire de la politique. Plutôt travailler dans des organisations syndicales. L’échec de 2002 m’a incité à m’engager. Je ne voulais pas rester dans ma tour d’ivoire. J’ai toujours fait de la politique pour ne pas être réduit aux mandats.

    • Avez-vous un mentor en politique ?

    Je n’ai pas de mentor mais des personnes qui comptent beaucoup pour moi, comme Vincent Peillon, que je connais depuis un peu plus de 5 ans.  Je trouve que c’est un philosophe qui a une profondeur en politique importante, qui suit mes engagements et ma réflexion.

    Il y a évidemment l’ancien président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, dont mes origines font que je suis très attaché à lui. C’est l’histoire d’un ouvrier qui a réussi politiquement dans le développement économique et social, en prenant en compte la mondialisation. Et puis il y a aussi François Hollande.

    • Pour vous, c’est quoi être de gauche ?

    C’est assez simple : toujours porter le progrès et l’émancipation de tous, pour tous, par tous. Être de gauche, c’est s’interroger sur comment transformer le monde, apprendre à concilier liberté et égalité dans le cadre de la puissance publique. La droite est un parti conservateur, qui veut garder l’ordre établi.

    • Quelle est votre présence numérique ?

    Je suis très présent sur les réseaux sociaux où j’ai un compte Twitter, une page Facebook et un blog. J’utilise beaucoup moins mon blog ces temps-ci, que je vais relancer à la rentrée. Twitter est un média ouvrant sur la discussion immédiate, et je trouve que pour un responsable politique c’est important de dire ce que je fais.

    • Où vous voyez-vous dans 15 ans ?

    Ce qui est certain c’est que je continuerai de défendre avec conviction mes idées où que je sois. Je ne trace pas trop de plan de carrière, je serai là où je me considère comme le plus utile possible.

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