COUCOU MANUEL - Après la déroute de la gauche aux municipales de mars 2014, Jean-Marc Ayrault avait été remercié. Pour les départementales, avant même le premier tour, François Hollande avait prévenu : "il n'y aura pas de changement, ni de ligne ni de Premier ministre". Dont acte, après une nouvelle débâcle électorale pour le PS. D'ailleurs, même Marine le Pen ne demande pas la démission de Manuel Valls, après le second tour des départementales.
Mais il en est un qui a *un peu* de mal à encaisser cette volonté de l'exécutif de "garder le cap" tout en affirmant avoir "entendu le message" des urnes. Et c'est bien sûr Jean-Marc Ayrault, qui se fend d'un tweet "coup de tête - balayette", dimanche 29 mars :
Heureux que la Loire-Atlantique reste à gauche dans ce contexte de défaite pour la majorité qui devra en tirer les leçons
— Jean-Marc Ayrault (@jeanmarcayrault) 29 Mars 2015
L'ancien Premier ministre rappelle donc d'abord que son territoire à lui reste à gauche, à la différence de la trentaine de départements qui basculent à droite ce dimanche. Parmi les défaites symboliques pour la majorité, le département de Manuel Valls, l'Essonne, passe notamment aux mains de l'opposition.
La fin de sa phrase peut par ailleurs s'entendre de deux manières. Soit Jean-Marc Ayrault appelle à une réorientation de la politique de l'exécutif. S'il n'est pas un "frondeur", le député de Loire-Atlantique a, à plusieurs reprises depuis son départ de Matignon, plaidé pour la mise en oeuvre de certaines mesures alternatives, et notamment la fameuse réforme fiscale. Autre interprétation : l'ancien Premier ministre sous-entend que François Hollande devrait peut-être songer à changer de chef de gouvernement.
Manière de rendre la politesse à Manuel Valls, qui avait manœuvré, en compagnie de Benoît Hamon et Arnaud Montebourg, pour obtenir le départ de Jean-Marc Ayrault. Ce que l'intéressé n'a toujours pas digéré. Comme il l'explique dans le livre du journaliste Jean-Pierre Bédeï, Sur proposition du Premier ministre..., l'ancien maire de Nantes a eu "l'impression d'être une victime expiatoire", après les municipales :
Certes, le contexte national a joué, mais des villes ont été perdues parce que la gauche n'avait pas fait ce qu'il fallait sur le plan local ; je n'en étais pas responsable. En quittant Matignon, j'ai eu l'impression d'avoir eu le dos large, d'être une victime expiatoire.
Plus récemment, Jean-Marc Ayrault avait critiqué la stratégie de "stigmatisation" du FN portée par un certain Manuel Valls
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