REP À SA – Pour François Hollande, son intervention télévisée sur France 2, ce jeudi 28 mars, pourrait s’apparenter à un casse-tête s’il tente de répondre à toutes les attentes placées dans ce discours.
Car le grand écart est large entre un Alain Minc qui l’enjoint d’enclencher le "tournant de la rigueur" façon Mitterrand, François Bayrou qui souhaite voir le candidat Hollande devenir "chef de l’Etat" et tracer un cap de sérieux budgétaire et Jean-Vincent Placé qui attend une révolution.
Sur les ondes de RTL , ce jeudi matin, le patron des sénateurs écolos, qui n’a pas sa langue dans sa poche, intime à François Hollande de revenir aux "fondamentaux du Bourget" avec "une politique plus sociale et plus écologiste".
"Je ne suis pas dans l’illusion, je suis dans l’espérance", explique-t-il, souhaitant voir, de la part du président de la République, plus d’audace :
"J’attends, non pas un discours révolutionnaire, mais j’attends une révolution politique ce soir.
J’attends de l’audace fiscale, de l’audace industrielle, de l’audace par rapport aux réformes de société qu’on attend.
Il ne faut pas faiblir par rapport au message qui était celui du Bourget. Si on fait le Bourget pendant la campagne et qu’ensuite on fait la politique de Madame Merkel, ce n’est pas possible.
"
Paradoxalement, et même s’il a de nombreux griefs à l’encontre de la politique menée par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, Jean-Vincent Placé défend avec force la personnalité de François Hollande, régulièrement mise en cause. Et pas seulement dans l’opposition comme le démontre la virulente sortie de Pascal Cherki .
Ainsi le sénateur EELV déclare-t-il, prenant la défense du chef de l’Etat :
"C’est un homme de gauche. Il n’y a pas de problème avec le chef de l’Etat quant à sa stature, quant à son autorité, quant à sa compétence, quant à sa capacité à peser sur le cours des choses.
"
En revanche, il y a un point où ça coince. Jean-Vincent Placé va même jusqu’à parler "de problème de ligne politique" :
"Dans la majorité il y a un doute, une inquiétude, des impatiences sur la ligne politique.
Il y a eu une inflexion social-démocrate libérale lourde depuis le rapport Gallois qui est plus ou moins assumée.
Je suis en colère quand on dit qu’il n’est pas capable. Mais je souhaite qu’on sorte de la pensée qu’on va créer des emplois en baissant le cout du travail ou en allégeant les possibilités de licenciements.
"
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