FORMULE EXPRESSE - "Capitaine de pédalo", "dindon", "monarque"... Jean-Luc Mélenchon, co-leader du Parti de gauche, n'est jamais à court de petites phrases pour éreinter François Hollande.
Celui qui théorise dans la revue "Charles" sa "stratégie de la conflictualité" mercredi 2 octobre a récidivé dimanche dans les colonnes du Parisien.
Le président de la République, assure Jean-Luc Mélenchon, joue la division :
C'est un dompteur de faibles. Pour ça, il commence par diviser. (...)
Ce n'est pas un homme de synthèse, c'est un homme d'embrouilles.
Le leader du Parti de Gauche, ancien sénateur membre du Parti socialiste, garde une rancune tenace au chef de l'Etat, qu'il accusait déjà de jouer un double jeu... En 2009.
A l'époque, Jean-Luc Mélenchon s'exprimait sur leur accord, en 1997, autour des résultats du scrutin qui avait désigné le nouveau premier secrétaire du Parti socialiste, c'est-à-dire François Hollande.
C’est un homme qui aime jouer, et ça l’amusait, de m’humilier, de me voir fou de rage, ça le distrayait.
Dans son cas, il s’agissait d’un vice de cynique. Je lui ai dit que je ne lui pardonnerai jamais, et je ne lui pardonne pas.
Mais depuis, François Hollande est devenu président de la République, et les critiques à son égard ont plus de poids. Une aubaine pour la stratégie de communication de Jean-Luc Mélenchon, basée donc sur la conflictualité.
Le leader du Parti de gauche part du principe qu'un bon mot sur François Hollande aura plus d'écho dans les médias qu'un argument politique.
D'autant qu'elle pourra provoquer un tir de barrage du Parti socialiste, notamment de Harlem Désir, Premier secrétaire, et David Assouline, porte-parole. Voire une polémique, comme ce fut par exemple le cas lorsqu'il avait critiqué le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici.
La déclaration fracassante donnera au 4e homme de l'élection présidentielle de 2012 davantage de visibilité, permettant de faire passer plus largement ses idées.
Mais le mode opératoire est dénoncé par le PS, qui veut y voir la preuve que Jean-Luc Mélenchon tourne en rond. Un ministre, cité en off, avait même comparé début septembre Jean-Luc Mélenchon à un personnage de cartoon, qui court dans le vide :
Le discours de Mélenchon patine. Il continue à pédaler mais il ne voit pas qu'il n'y a plus rien en dessous de lui, comme dans ces dessins animés où les personages courent au dessus du vide.