Marine Le Pen s'oppose à la candidature de Jean-Marie Le Pen à la présidence de la région PACA

Publié à 09h38, le 08 avril 2015 , Modifié à 09h14, le 09 avril 2015

Marine Le Pen s'oppose à la candidature de Jean-Marie Le Pen à la présidence de la région PACA
Le "ciel breton" s'est soudainement assombri © LIONEL BONAVENTURE / AFP

SANS PRÉCÉDENT - Il adore les polémiques et considère qu'elles contribuent à la visibilité de son parti. Et ces derniers jours, il a fait tout ce qu'il a pu pour être vu. Entre le "point de détail" à nouveau assumé, un échange d'insultes en public avec Gilbert Collard et une interview salée au journal d'extrême droite Rivarol, Jean-Marie Le Pen a abandonné toute retenue. Et comme il fallait s'y attendre, cela va finir par se payer.

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Très en colère après les énièmes propos polémiques de son père sur la Shoah, Marine Le Pen a donc pris une décision, selon Europe 1 et BFMTV mercredi 8 avril : le président d'honneur du FN ne sera pas candidat à la présidence de la région PACA, au mois de décembre. Depuis sa sortie sur BFMTV le 2 avril, plusieurs responsables du FN faisaient comprendre que cette candidature en tant que tête de liste aux régionales était de plus en plus malvenue et mal engagée. La présidente du parti va désormais y faire barrage.

Pour cela, deux solutions : la manière douce ou la manière forte.

Première option : la diplomatie. Père et fille vont avoir une loooooooongue discussion dans les jours qui viennent, au cours de laquelle la seconde espère convaincre le premier de renoncer à se présenter au mois de décembre. Dans son interview à Rivarol, mardi, Jean-Marie Le Pen répète pourtant son intention d'être candidat. Cette solution pourrait donc ne pas aboutir.

Ce qui laisse la deuxième option : la contrainte. Marine Le Pen veut pour cela "s'appuyer sur le bureau politique du FN, qui doit se réunir dans un mois pour désigner les têtes de liste aux régionales", écrit Europe 1. Une instance acquise à sa cause et qui devrait donc refuser au président d'honneur son investiture. Quitte à sérieusement envenimer les relations déjà couçi-couça qu'entretiennent les deux figures du parti.

Reste alors à savoir qui prendra la place. Et bien sûr, la troisième Le Pen fait figure de favorite. Marion Maréchal-Le Pen, qui officiellement n'est pas candidate tant que son grand-père se maintient, expliquait à Valeurs Actuelles, le 3 avril :

 

La voie vient semble-t-il de se dégager.

Jean-Marie Le Pen devrait toutefois pouvoir se présenter sur la liste FN en PACA en décembre, mais pas en tant que tête de liste. Tout comme il n'est pas question de lui retirer sa présidence d'honneur du parti. 

[Edit 10h30]

Auprès du Monde, et comme le rapporte sur Twitter l'un des journalistes du quotidien, Marine Le Pen fait preuve d'une sévérité jamais vue à l'égard de son père. Elle dit :

 

"Sans précédent" : le terme s'applique également à ces propos de la fille envers le père. 

Dans un communiqué publié rapidement après ces tweets, la présidente du FN confirme:

 

[Edit 11h45]

Jean-Marie Le Pen a répondu à sa fille par le biais de RTL, en fin de matinée. Ne regrettant rien comme il l'a souvent dit, il argumente :

 

 

Notez l'usage du terme "madame", et non du "Marine" habituel. Ce qu'il avait déjà fait en juin 2014, au moment de la "fournée".

[Edit 18h08]

Jean-Marie Le Pen a publié un communiqué sur le site du Front national. Le président d'honneur du FN évoque une "crise qui pourrait être grave de conséquence" et indique qu'il s'exprimera à la séance extraordinaire du bureau politique convoquée par Marine Le Pen le 17 avril. Il l'annonce :

 

Et de demander à "chacun" de "profiter de ce délai pour mesurer ses responsabilités à l'égard de la France, de son peuple, et du mouvement qui incarne ses espérances".

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