Non, Bruno Le Maire n'est pas QUE l'incarnation même de l'idée de renouveau. Non, il ne se cantonne pas non plus à un rôle de vendeur de machines à laver. Non, non et non, il ne passe pas son temps à se demander s'il ne va pas recevoir "une canette dans la figure". Le député de l'Eure, pas-encore-candidat à la primaire de la droite et du centre de 2016, est bien plus que cela.
L'Obs lui consacre un portrait dans son numéro du 10 septembre. Le Lab y a repéré cinq informations *capitales* qui, semble-t-il, avaient jusqu'ici échappé au commun des mortels.
- 1. Il organisait des apéros dans sa chambre à Normale-Sup
Bruno Le Maire entre à l'ENS (Normale-Sup) en 1989. Il a alors 20 ans. Ah, 20 ans ! L'âge où tout est possible... Y compris pour un élève brillant et studieux comme lui. Agrégé de lettres en 1992, ce titre lui confère un petit privilège non négligeable : celui d'être installé dans le "couloir jaune", avec une chambre plus grande que la moyenne, raconte L'Obs.
Une de ses amies de l'époque raconte alors ces petits pots organisés dans la piaule du jeune Bruno :
"Nous avions les chambres les plus spacieuses, avec de hauts plafonds qui permettaient d'avoir un lit mezzanine et de pouvoir recevoir les copains. Bruno était réputé pour son petit whisky.
"
Raffinés et cosys, ces apéros : "Bruno mettait de la musique classique, ils étaient une poignée à discuter, un verre à la main", écrit l'hebdomadaire.
- 2. Il a une "parole d'honneur d'aristocrate"
Issu de la haute société ("la vieille France", dixit L'Obs), Bruno Le Maire est certes devenu un énarque défroqué, haranguant les foules en bras de chemise et déclamant des répliques d'OSS 117 sur Twitter. Mais il n'a pas totalement oublié d'où il vient. Ainsi conserve-t-il les manières d'un homme de bien.
À l'époque de l'affaire Clearstream, il est du clan Villepin, dont il est le dircab à Matignon. Mais il assure n'avoir rien à voir avec cette sombre histoire. Une "connaissance plutôt à gauche", qui a abordé le sujet avec lui, raconte :
"C'est la seule fois où je l'ai vu ulcéré. Il m'a dit : 'Je te donne ma parole d'honneur d'aristocrate que je n'ai jamais trempé là-dedans.
"
Bigre, une "parole d'honneur d'aristocrate", voilà qui en impose.
- 3. Il a toujours "deux ou trois idées" de livre en tête
Homme de lettres (on l'a vu), Bruno Le Maire écrit des livres. Et pas seulement pour "raconter comment sa femme lui caresse le sexe", n'en déplaise à Hervé Mariton. Il s'est notamment bâti une petite réputation en racontant son expérience des coulisses du pouvoir.
Mais "BLM" aspire désormais à d'autres genres de publications et son esprit fécond fourmille de nouvelles idées. Il assure à l'hebdo :
"Je ne prends plus de notes au jour le jour. Dans l'écriture, je vais passer à des livres - j'ai toujours deux, trois idées en tête - d'une autre nature.
"
- 4. Il a donné des cours de Français à la fille de Villepin
On peut être directeur de cabinet du Premier ministre, jeune énarque et normalien, et rendre un service par-ci par-là, non ? Demandez donc à Bruno Le Maire qui, tout en travaillant pour le chef du gouvernement, Dominique de Villepin, participait aussi à l'éducation de la progéniture de ce dernier. À l'époque, il "donne des cours de Français" à Marie, la fille de son patron.
Sympa.
- 5. Il a chanté devant le pape Jean-Paul II
Maintenant que vous savez tout cela, un petit retour en arrière peut s'avérer éclairant. Direction l'enfance heureuse de Bruno Le Maire et sa rencontre avec le souverain pontife.
L'Obs fait le récit de ce merveilleux souvenir :
"La mèche bien peignée, une chemise blanche sous son pull bleu marine, il a 12 ans. Dans la basilique Saint-Pierre de Rome, sa voix claire s'élève. Soliste des Petits Chanteurs de Chaillot,Bruno chante devant Jean-Paul II. Il vit le rêve des plus fervents élèves de Saint-Louis-de-Gonzague, un établissement prestigieux [...] [et] jésuite du 16ème arrondissement parisien.
"
Que voulez-vous, la grâce, ça ne s'apprend pas.
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