Mais si, l’élection au PS est un "processus démocratique bouillonnant"

Publié à 15h09, le 17 septembre 2012 , Modifié à 15h15, le 17 septembre 2012

Mais si, l’élection au PS est un "processus démocratique bouillonnant"
La nouvelle future équipe dirigeante du PS (Olivier Faure, Guillaume Bachelay et Harlem Désir) entoure Jean-Marc Ayrault et Martine Aubry (Maxppp)

"Nous entrons dans un processus démocratique bouillonnant !" C'est David Assouline qui le dit ce 17 septembre lors de son point presse hebdomadaire. Le porte-parole du PS veut convaincre que la désignation d'Harlem Désir n'empêchera pas un vrai débat et une vraie élection de se tenir lors du congrès de Toulouse.

Un mot d'ordre bien différent du ressenti de beaucoup de socialistes. Dans les rangs, on parle davantage de "verrouillage" que de "démocratie bouillonnante".

  1. "Une démocratie vivante toujours aussi vivace"

    "Place au débat !" Lors de son point presse hebdomadaire, le porte-parole du PS, David Assouline, a voulu convaincre que l'élection du prochain premier secrétaire du parti serait on ne peut plus démocratique :

    Nous entrons dans un processus démocratique bouillonnant ! Il y aura dans toutes les sections des débats avec les représentants des motions (...)

    Vous allez voir, sur le terrain, que cette démocratie vivante au PS est toujours aussi vivace. Elle fait valoir ses droits, comme d'habitude.

    Démocratie, débat ... Ce n'est pourtant pas vraiment le ressenti chez les socialistes concernant le successeur de Martine Aubry. Julien Dray a parlé de "forme de désignation obscure", Marie-Noëlle Lienemann de "verrouillage", Jean-Jack Queyranne de "processus à la nord-coréenne" et, même au gouvernement, Manuel Valls ou Aurélie Filipetti ont concédé que la procédure était "surprenante".

    Où David Assouline voit-il un "processus démocratique bouillonnant" ?  Sur le papier, Harlem Désir n’est pas encore élu premier secrétaire. Cinq motions vont effectivement s'affronter le 11 octobre, les militants pouvant voter pour leur préférée. Les premiers signataires des deux motions les plus plébiscitées seront ensuite concurrents pour le poste de premier secrétaire. Et, d’ici là, les sections pourront organiser des débats.

    Mais ces échanges et ce vote final ne cachent pas le fait que l'élection d'Harlem Désir est pliée. Tellement pliée que Martine Aubry lui a laissé les clefs de la maison: il est premier secrétaire par intérim en attendant l'adoubement des militants.

    De quand date le "verrouillage" ? Les militants socialistes ont vu leur choix se restreindre depuis que Martine Aubry a présenté une contribution commune et exclusive avec Jean-Marc Ayrault, au nom de l’ "unité". Le mot d'ordre : que tous les ténors du PS s'y rallient sous peine d'être considérés comme des menaces pour le rassemblement du parti.

    De cette contribution a découlé une motion, soutenue par toutes les franges du parti. Contrairement au congrès de Reims en 2005, ceux qu’on appelle les "aubryistes", les "hollandais" et même une partie de l’aile gauche du PS, se sont tous rangés derrière un texte commun, dont le premier signataire est Harlem Désir. Aucune autre figure socialiste, comme Benoit Hamon à gauche de la gauche, ne vient bousculer l’élection. Seuls des premiers signataires méconnus comme Emmanuel Maurel, Juliette Méadel ou Constance Blanchard, s'opposent à la motion ultra majoritaire.

    Seul dernier enjeu le 11 octobre : quel score fera la motion dite "majoritaire" ? Les militants peuvent toujours faire monter les « petites » motions pour contredire le plébiscite attendu.
     

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