Présidence de l'UMP : Bruno Le Maire va chercher "chaque électeur à la pince à épiler"

Publié à 16h59, le 30 octobre 2014 , Modifié à 17h19, le 30 octobre 2014

Présidence de l'UMP : Bruno Le Maire va chercher "chaque électeur à la pince à épiler"
Bruno Le Maire © MAXPPP/Francke Bessiere

TRAVAIL DE PRÉCISION - Déséquilibrée, la course à la présidence de l'UMP ? C'est en tous cas l'avis de deux des trois aspirants au poste de chef de l'opposition. Pour Bruno Le Maire et Hervé Mariton, faire campagne contre Nicolas Sarkozy est un combat de chaque instant.

En témoigne cet aveu de Bruno Le Maire à Valeurs Actuelles jeudi 30 octobre : le député de l'Eure explique devoir aller chercher "chaque électeur à la pince à épiler", là où l'ancien chef de l'État dispose d'une force de frappe beaucoup plus conséquente. Voici ce qu'explique l'ancien ministre de l'Agriculture à l'hebdomadaire conservateur :

"

C'est harassant, il faut aller chercher chaque électeur à la pince à épiler, contrairement à Nicolas Sarkozy qui est dans une stratégie d'écrasement avec des médias et des gros meetings. Il conjugue sa campagne et son retour. C’est normal, il a raison de le faire.

"

Pour autant, il n'est pas question pour Bruno Le Maire de se départir de la très grande confiance qu'il affiche quant à ses chances de l'emporter le 29 novembre. Outre le "renouveau" qu'il affirme incarner et la mise en scène d'une personnalité plus avenante que celle qu'on lui prête généralement, sa stratégie repose en effet sur un message simple en forme de prophétie auto-réalisatrice : il en est certain, il va gagner et vous l'appellerez bientôt "monsieur le président de l'UMP"

Nouvel exemple ce jeudi, rapporté par Valeurs Actuelles. Bruno Le Maire s'applique même à bien articuler, au cas où :

"

Je vais ga-gner.

"

Et de citer Winston Churchill, non pour sa célèbre promesse ("le sang et les larmes") mais pour un trait d'esprit qui lui correspond mieux :

"

Je n'avais aucune chance, mais je l'ai saisie.

"

Il croit en la puissance de sa "machine politique" et réfute l'idée que son score, possiblement autour des 25%, serait le simple reflet de l'antisarkozysme qui anime une partie des militants, ou encore du soutien implicite de François Fillon et d'Alain Juppé :

"

Je ne devrai ma défaite ou ma victoire qu'à moi-même.

"

Une stratégie légèrement différente de celle d'Hervé Mariton, qui compare à l'envi sa candidature au combat - victorieux - de "David contre Goliath". Sa campagne, le député de la Drôme la veut low cost - tout comme Nicolas Sarkozy. En déplacement, il "dort chez l'habitant". Et il ne cédera pas un pouce de terrain, malgré le statut de Nicolas Sarkozy.

L'UMP lui demande de décaler des meetings trop proches de ceux de l'ex-chef de l'État ? Il refuse, par deux fois. Nicolas Sarkozy ne veut pas entendre parler d'un débat public entre les candidats ? Qu'à cela ne tienne, il compare lui-même les propositions des trois hommes, présente son document à la presse et le publie sur son site. Car il est le "candidat de la clarté".

Bruno Le Maire et Hervé Mariton se rejoignent au moins sur un point : eux présidents de l'UMP, ils ne seront pas candidats aux primaires de la droite pour 2017. "Le 2 janvier, je ne serai pas candidat aux primaires, je serai président de l'UMP et j'organiserai les primaires", affirme Bruno Le maire. Quant à Hervé Mariton, il refuse d'entretenir l'habituelle confusion entre les responsabilités de chef de l'opposition et les ambitions élyséennes (un message qui séduit même l'épouse de François Fillon).

Reste à savoir lequel des deux s'approchera le plus de la place de numéro 2, la victoire étant promise à Nicolas Sarkozy

Du rab sur le Lab

PlusPlus