#MULTIPLEXPOLITIQUE - Au programme des interviews dominicales du 3 mai, Eric Woerth dans C politique sur France 5, Florian Philippot dans BFM politique, Christian Paul dans Tous politiques sur France Inter et Gérard Larcher dans le Grand jury de RTL.
Comme chaque dimanche, le Lab se plie en quatre pour suivre ces différentes interviews et vous en propose ses morceaux choisis au fur et à mesure de la soirée.
>> Florian Philippot sur BFMTV
#Le tour d'honneur du père
"Je pensais fort à Marine". C'est sur un ton affecté que Florian Philippot est revenu sur le squattage de tribune de Jean-Marie Le Pen lors du discours du 1er mai. Le numéro 2 du FN dit avoir ressenti "un malaise" en le voyant s'imposer ainsi alors que sa fille devait débuter son discours. Il opte pour le registre affectif :
"Je pensais fort à Marine parce que je sais qu’elle a un message à faire passer aux Français, le pays est dans un état catastrophique. Je me suis dit que c’était une nouvelle provocation extrêmement discourtoise et malveillante.
"
Malveillance, c'est également le terme utilisé par la présidente du FN le matin-même.
Concernant les propos tenus par Jean-Marie Le Pen, comme sur la réhabilitation du Maréchal Pétain , l'eurodéputé lance : "Ah moi je suis profondément choqué" (ce qui vous rappellera sans doute quelqu'un d'autre ). Il conseille de nouveau au patriarche de partir de lui-même mais n'indique pas la position qu'il tiendra en bureau exécutif dès le lendemain. Ce bureau doit décider des éventuelles sanctions contre celui qui est toujours président d'honneur du parti.
#Gimmick
Interrogé sur la fusillade de Trappes qui a tué un adolescent de 14 ans, Florian Philippot estime qu'il s'agit-là d'une illustration de la "France orange mécanique", en référence au film ultra-violent de Stanley Kubrick et déjà repris par l'essayiste Laurent Obertone en 2013 avec son ouvrage La France Orange mécanique. Puis, il critique notamment la politique sécuritaire menée par Nicolas Sarkozy et lance :
"Il devait passer le Karcher et ce Karcher s’est transformé en vaporisateur.
"
Une formule hautement appréciée par Florian Philippot puisqu'il l'a déjà utilisée en octobre 2013 , en septembre 2014 ou encore, plus récemment, en mars 2015 . Passion recyclage.
>> Eric Woerth sur France 5
#Dur dur
Eric Woerth a été mis en cause dans plusieurs affaires judiciaires, a bénéficié de trois non-lieux et attend un dernier jugement pour "trafic d'influence passif" dans le cadre de l'affaire Bettencourt. Sur France 5, il revient sur cette traversée du désert et généralise à tous ceux qui peuvent souffrir de "dénonciation mensongère". Il cite alors en exemple un fait divers dramatique raconté par la presse, le suicide d'une adolescente insultée sur internet :
"Je vois que beaucoup de gens souffrent de ça, de dénonciation mensongère, ou de personnes qui les utilisent pour essayer de rebondir sur eux-mêmes. C’est un sentiment humain extraordinairement faible et tout à fait ignoble. J’ai vu qu’une jeune collégienne s’était suicidée parce qu'elle était insultée sur internet. Voilà, on est rempli de ça.
Et contre ça il faut se rebeller, résister, essayer d'avoir des amis, essayer d’avancer, c'est très difficile. Ce sont souvent des gens qui procèdent dans l'ombre. L’âme humaine est merveilleuse mais elle a aussi des parties très noires.
"
#A la recherche des centristes perdus
Eric Woerth le reconnaît: l'UMP, censée être l'union des anciens du RPR, des centristes et des libéraux, s'est "essoufflée" sur le plan du rassemblement. Il explique :
"Elle s’est essoufflée, vraiment essoufflée, on a perdu ce ciment des années 2000 au fur et à mesure. Probablement que les centristes n’ont pas été suffisamment bien traités à l’intérieur de l’UMP, il y a surement eu des erreurs. Une partie de l’ancien RPR a peut-être été trop puissante.
"
Et même lorsqu'il cherche à montrer qu'il reste quelques centristes et quelques libéraux au sein de l'actuelle UMP, il concède rapidement qu'il... "rame" :
"- Eric Woerth : Il y a des gens comme Jean Leonetti, Marc-Philippe Daubresse …
- Caroline Roux : Là c’est compliqué franchement !
- Eric Woerth : Oui c’est vrai. Bon peut-être que je rame un peu, ça se voit ! En même temps je crois à cette marque, à un parti qui rassemble !
"
#Pauvre Jeanne d'Arc
Commentaire d'Eric Woerth après le très perturbé 1er mai du FN, censé chaque année rendre hommage à Jeanne d'Arc:
"Jeanne d'Arc doit se demander ce qu'elle fait dans cette histoire-là, elle doit se dire qu'elle préfère les Anglais encore car c'est vraiment quelque chose d'abominable.
"
>> Christian Paul sur France inter
A 18h10, @christianpaul58 sera l'invité de "Tous politiques" de @Marcfauvelle. Vos questions avec #touspolpic.twitter.com/PTYFUD9nW2
— France Inter (@franceinter) 3 Mai 2015
#Front national
Le premier signataire de la motion des "frondeurs" au PS estime que la seule exclusion de Jean-Marie Le Pen du parti ne suffira pas à le modifier :
"J’ai été spectateur, comme des millions de Français, de ce spectacle grotesque qui emprunte à la tragédie grecque et à Dallas.
Je ne suis pas certain que l’exclusion de Jean-Marie Le Pen traite réellement ce qui est identitaire pour une partie au moins du FN (...), un national-populisme, et je ne suis pas certain que la purge suffise à traiter cette question-là. (...) C’est un parti d’extrême droite qui voit sa vitrine se lézarder.
"
Question comparaison, celle de Christian Paul rappelle celle de Gérald Darmanin (UMP) qui avait estimé que le clan Le Pen était un "mixte entre la série Scandal et les Borgia ".
#Les Républicains
Christian Paul a déjà dit tout le mal qu'il pensait du choix des "Républicains" pour renommer l'UMP, estimant qu'il s'agissait-là d'un "rapt d'un bien commun " par Nicolas Sarkozy. Il le redit ce dimanche, parle également de "captation d'héritage" et demande à tous les citoyens, pas seulement les socialistes, de faire entendre leur voix sur ce sujet :
"C’est bien que de l’intérieur de la société française, des citoyens prennent la parole pour dire que c’est une captation d’héritage. C’est avant tout dans la bataille devant l’opinion, et j’y prends ma part, je souhaite que beaucoup de citoyens le fassent également, c’est pas seulement aux socialistes de le faire.
"
Concernant le PS, Christian Paul ne souhaite pas en changer le nom mais bien les locaux. Comme Ségolène Royal avant lui , il propose de déménager de Solférino pour quitter cette image d'un "hôtel particulier bourgeois du 7e arrondissement" :
"Cette façade du PS, je crains qu'elle soit à l'image de ce que serait ce parti si nous ne changions pas à l'issue du congrès. Là, on a vraiment fermé les portes et les fenêtres.
"
#Méga blague
Christian Paul est plutôt du genre discret et, visiblement, il aime également les bons jeux de mots rigolos-ou-pas. Ainsi, lorsque le journaliste rappelle que les auditeurs de l'émission Tous politiques peuvent réagir sur Twitter avec le hashtag #TousPol, le député lance, l'air de rien :
"J'aime bien votre hashtag, #TousPol ... c'est pas mal.
"
#TousPol, #TousPaul, Christian Paul ... vous l'avez ?
>> Gérard Larcher sur RTL et LCI
#Axe néofrontiste
Visiblement, le président UMP du Sénat n'a pas apprécié la sortie de Jean-Christophe Cambadélis sur "l'axe néofrontiste " de l'UMP qui irait de Nicolas Sarkozy à Christian Estrosi en passant par Eric Ciotti. Il lui rétorque :
"Monsieur Cambadélis dit des conneries. Pardonnez-moi ce sont des appréciations qui sont des approximations et qui sont du n'importe quoi.
Je pense que la politique aurait à gagner à quitter ces approximations-là. Il faut qu'on parle sérieusement. (...) Il faut qu'on arrête de raconter n'importe quoi sinon vous aurez encore des sondages où les politiques auront très peu la confiance des Français. (...) Ce sont des mots lâchés comme ça pour faire des dépêches, et c'est pas le fond d'un arbitrage politique dans nos cerveaux.
"
#Lenteur parlementaire
A François Hollande qui avait regretté lors d'une conférence de presse la "lenteur parlementaire", le patron du Sénat lui rétorque que cette lenteur est particulièrement vraie depuis 2012, le changement de législature et de majorité :
"Depuis Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls, 59%des textes votés sont en application. Sous la précédente législature c’était 87% des textes ! Donc j’ai demandé au président de la République à se faire fournir les bons chiffres.
"